La volonté des présidents PS de Haute et de Basse Normandie de créer à Deauville un aéroport commun aux deux régions a suscité une levée de boucliers à Caen, Rouen et Le Havre où la plupart des responsables défendent les aéroports locaux.
Le président de Haute-Normandie Alain Le Vern et celui de Basse-Normandie Philippe Duron ont estimé à la mi-mars que Deauville apparaissait comme «le lieu géométrique» où une plate-forme aéroportuaire régionale pourrait se développer à Saint-Gatien. Cette localité est située à 33 km du Havre, 57 de Caen et 87 de Rouen. «Plus un seul euro ne sera versé dans l'aéroportuaire, sauf dans le cas d'une plate-forme commune aux deux régions», a même ajouté Alain Le Vern.
A Caen-Carpiquet, où se situe le premier aéroport normand avec 98.000 passagers en 2004 contre 47.000 au Havre-Octeville, 33.000 à Deauville et 23.000 à Rouen, la CCI qui gère cet équipement a aussitôt émis des réserves. Elle estime que la concentration des trafics à Deauville entraînerait «la suppression de l'offre pour plus des deux-tiers de la superficie de la
Basse-Normandie». Elle assure que même si la totalité du trafic aérien actuel normand (212.000 passagers) basculait sur Deauville, cela ne ferait pas de cet équipement «un aéroport international».
Au Havre, le maire UMP Antoine Rufenacht a critiqué «un coup médiatique» et appelle à «la réflexion» et à «la concertation». Il estime que le choix de Deauville est «un peu rapide» en faisant valoir que sa mise à niveau nécessiterait «une bonne dizaine d'années».
A Rouen, le maire UDF Pierre Albertini qui préside le syndicat mixte de gestion de l'aéroport de Boos souligne la nécessité d'un «aéroport de proximité» pour cette agglomération, la plus importante de Normandie avec 380.000 habitants. Il estime qu'il faudrait s'orienter vers deux sites, l'un qui desservirait Le Havre et Caen et l'autre Rouen. Les uns et les autres invoquent une étude en cours demandée par les principales institutions des deux régions sur «l'unification de l'offre aéroportuaire normande» confiée à l'Institut du transport aérien (ITA) et qui devrait être prochainement rendue publique.
Dans le document résumant la première phase de ce travail, que l'AFP a pu se procurer, les auteurs soulignent que tous les aéroports normands sont déficitaires en particulier Rouen dont les pertes ont atteint en moyenne 1,7 millions d'euros entre 2001 et 2003, soit 59% des coûts d'exploitation. Pour sortir du marasme, les auteurs étudient cinq scénarii qui vont du statu quo à la création d'une plate-forme commune. Dans ce cas, le site de Deauville apparaît, selon eux, comme «le seul envisageable». Sa zone de chalandise à moins de 45 minutes comprend 910.000 habitants, un chiffre supérieur à celles de Rouen, du Havre et de Caen. Grâce à la concentration des flux, ce choix permettrait une baisse des prix et une augmentation des fréquences mais il nécessiterait aussi de lourds investissements, évalués à 28 millions d'euros sur dix ans.
Ce débat récurrent pourrait se trouver relativisé si le projet de liaison ferroviaire rapide entre les villes normandes et l'aéroport de Roissy se réalisait. Actuellement retardé, ce projet qui nécessite de lourds investissements en Ile de France pourrait progresser si Paris était retenu pour les Jeux olympiques 2012.
A Caen-Carpiquet, où se situe le premier aéroport normand avec 98.000 passagers en 2004 contre 47.000 au Havre-Octeville, 33.000 à Deauville et 23.000 à Rouen, la CCI qui gère cet équipement a aussitôt émis des réserves. Elle estime que la concentration des trafics à Deauville entraînerait «la suppression de l'offre pour plus des deux-tiers de la superficie de la
Basse-Normandie». Elle assure que même si la totalité du trafic aérien actuel normand (212.000 passagers) basculait sur Deauville, cela ne ferait pas de cet équipement «un aéroport international».
Au Havre, le maire UMP Antoine Rufenacht a critiqué «un coup médiatique» et appelle à «la réflexion» et à «la concertation». Il estime que le choix de Deauville est «un peu rapide» en faisant valoir que sa mise à niveau nécessiterait «une bonne dizaine d'années».
A Rouen, le maire UDF Pierre Albertini qui préside le syndicat mixte de gestion de l'aéroport de Boos souligne la nécessité d'un «aéroport de proximité» pour cette agglomération, la plus importante de Normandie avec 380.000 habitants. Il estime qu'il faudrait s'orienter vers deux sites, l'un qui desservirait Le Havre et Caen et l'autre Rouen. Les uns et les autres invoquent une étude en cours demandée par les principales institutions des deux régions sur «l'unification de l'offre aéroportuaire normande» confiée à l'Institut du transport aérien (ITA) et qui devrait être prochainement rendue publique.
Dans le document résumant la première phase de ce travail, que l'AFP a pu se procurer, les auteurs soulignent que tous les aéroports normands sont déficitaires en particulier Rouen dont les pertes ont atteint en moyenne 1,7 millions d'euros entre 2001 et 2003, soit 59% des coûts d'exploitation. Pour sortir du marasme, les auteurs étudient cinq scénarii qui vont du statu quo à la création d'une plate-forme commune. Dans ce cas, le site de Deauville apparaît, selon eux, comme «le seul envisageable». Sa zone de chalandise à moins de 45 minutes comprend 910.000 habitants, un chiffre supérieur à celles de Rouen, du Havre et de Caen. Grâce à la concentration des flux, ce choix permettrait une baisse des prix et une augmentation des fréquences mais il nécessiterait aussi de lourds investissements, évalués à 28 millions d'euros sur dix ans.
Ce débat récurrent pourrait se trouver relativisé si le projet de liaison ferroviaire rapide entre les villes normandes et l'aéroport de Roissy se réalisait. Actuellement retardé, ce projet qui nécessite de lourds investissements en Ile de France pourrait progresser si Paris était retenu pour les Jeux olympiques 2012.