INQUIETUDE. L'Union sociale pour l'habitat, qui prépare son congrès annuel prévu pour début octobre à Marseille, a estimé ce mardi 11 septembre que le secteur HLM était "pris en étau" : face à une demande élevée, et contraints par l'exécutif à faire 1,5 milliard d'euros d'économies chaque année, les bailleurs sociaux se demandent à quelle sauce ils vont être mangés.

Alors que le projet de loi Elan est toujours dans les tuyaux parlementaires, dans l'attente du verdict de la commission mixte paritaire chargée de trouver un accord entre l'Assemblée nationale et le Sénat, le monde HLM redoute toujours les conséquences de ce texte. En vue de son congrès annuel, qui se déroulera du 9 au 11 octobre à Marseille (Bouches-du-Rhône), l'Union sociale pour l'habitat (USH) a renouvelé son inquiétude pour l'avenir des bailleurs sociaux : "Il y a un contexte de prise en étau : aujourd'hui, on ne voit pas comment on va (en) sortir", a déclaré Marianne Louis, directrice générale de l'USH, lors de la présentation du congrès, selon des propos rapportés par l'AFP. Car l'exécutif a demandé au secteur HLM de faire des efforts non-négligeables : il doit réaliser 1,5 milliard d'euros d'économies chaque année d'ici à 2020, ce qui passe notamment par une diminution organisée des loyers de logements sociaux. De plus, la loi Elan prévoit un regroupement des plus petits bailleurs sociaux. Autant de facteurs conjoncturels qui n'incitent pas l'USH à entreprendre des investissements : la fédération table déjà sur une baisse de 5 à 10% des nouveaux logements sociaux en 2018.

 

 

Des économies à faire… mais une demande en hausse

 

Sauf que la profession a enregistré une hausse de 5% des dossiers en 2017, dépassant ainsi les deux millions : "Dans le même moment, les besoins augmentent puisque les demandes sont en hausse", relève Marianne Louis. Pour éteindre l'incendie, le gouvernement met en avant le déblocage, par la Caisse des dépôts et consignations, d'une enveloppe de 10 milliards d'euros, essentiellement sous la forme de prêts. Une fausse solution, d'après l'économiste en chef de l'USH, Dominique Hoorens : "[Le déblocage de prêts ne] résout pas un problème financier mais le déporte dans le temps : c'est l'anesthésie du problème", dans la mesure où un prêt implique son remboursement. Le 24 septembre, l'exécutif dévoilera son budget 2019, qui précisera le montant des économies demandées aux bailleurs sociaux.

 

 

Dans un tel contexte, la fédération devrait axer son congrès d'octobre sur "l'intérêt économique et social supposé du logement social", selon la dépêche de l'Agence France Presse. Un certain nombre de débats se tiendront à cette occasion, et seront clôturés par l'intervention, probablement très attendue, de Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires.

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