DIAPORAMA - La capitale du Doubs accueillera, ce vendredi 5 avril, bon nombre de personnalités pour l'inauguration de la Cité des Arts qui abritera le Fonds régional d'art contemporain et le Conservatoire à rayonnement régional. Conçue par Kengo Kuma, ce bâtiment d'inspiration japonaise affiche une architecture épurée et sophistiquée à la fois. Détails.
C'est une belle histoire entre Kengo Kuma et les FRAC… En effet, après l'inauguration du Fonds régional d'art contemporain de Marseille, l'architecte japonais s'apprête à lever le voile, ce vendredi 5 avril 2013, sur celui de Besançon.
Associé à l'agence française d'architecture Archidev, Kengo Kuma a réalisé, aux portes de Besançon, un bâtiment très contemporain, sobre, zen et qui s'inscrit parfaitement dans son environnement. Car la Cité est posée juste en bordure de la rivière qui traverse Besançon, sur l'ancien port fluvial au pied de la Citadelle de Vauban, inscrite au patrimoine mondial par l'Unesco. Réunissant à la fois le FRAC et le Conservatoire à rayonnement régional (CRR), la Cité des Arts multiplie les architectures et les effets de style afin de rendre lisible et visible les deux entités. Sous une même toiture monumentale, les deux centres d'art cohabitent, séparés par le Passage des Arts qui relie la ville au Doubs. Un cadre idyllique donc pour ces deux établissements qui se distinguent notamment par leur façade, composée de damiers de bois, d'aluminium et de verre orientés différemment. Le maître d'œuvre a ainsi eu recours au motif traditionnel de l'ichimasu, une forme multiséculaire de damier qui orne les textiles japonais. La récurrence du motif "pixel" alternant avec les trois matières couvre et découvre simultanément les cinq façades.
Une œuvre d'art en soi
Ces caractéristiques lui confèrent un statut d'œuvre d'art en soi, puisque de multiples jeux de lumière, de formes et de matières sont possibles. La toiture majestueuse de 11.000 m2, totalement "pixellisée" et paysagère à la fois est une pièce maîtresse de l'ensemble. "Dans la culture japonaise, le toit symbolise la convivialité. Cette cinquième façade se lit comme une porte monumentale, objet unique et symbole de l'unification de la ville avec le Doubs (…) Entre Orient et Occident, invention et tradition, je souhaite réellement donner un sens à la construction et la fondre le plus possible dans son environnement", souligne Kengo Kuma dans un communiqué.
Toutefois, au-delà de sa simplicité apparente, le bâtiment répond à des défis techniques importants. Ainsi, chaque salle a été conçue de manière à correspondre aux besoins de l'utilisation qui en sera faite. De même, l'utilisation de bois différents découle d'une volonté à s'inscrire dans le lieu de façon naturelle : la façade est en mélèze ; la charpente est en épicés ; les gradins extérieurs sont en chêne. Leur mise en œuvre, en association avec l'acier et le verre, exprime une architecture contemporaine ancrée dans l'histoire et la tradition.
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Triple façade
L'environnement, une priorité
Kengo Kuma a souhaité faire la part belle au développement durable. Ainsi, la Cité des Arts s'inscrit dans une démarche HQE et de certification BBC. Une attention toute particulière a été portée à l'éclairage, à l'acoustique et au confort visuel. Sur le plan des consommations, le bâtiment réalise une économie de 52% par rapport au référentiel RT 2005, et son CEP sera compris entre 85 et 90 kWh/m2/an, soit entre 60 et 65 kWh/m2/an après déduction de la production photovoltaïque issue des panneaux situés en toiture sur 1.300 m2. Bien sûr, le bâtiment est équipé d'une PAC pour le chauffage, mais réversible, qui utilise les nappes phréatiques du Doubs pour l'alimentation. Un plancher rafraîchissant par échange direct avec l'eau de la nappe améliore le confort d'été, tandis qu'une VMC double flux et des centrales de traitement de l'air assurent la ventilation et le renouvellement de l'air intérieur. Enfin, un procédé de ré-oxygénation et d'épuration des eaux de pluie a été mis en place.
Kengo Kuma a souhaité faire la part belle au développement durable. Ainsi, la Cité des Arts s'inscrit dans une démarche HQE et de certification BBC. Une attention toute particulière a été portée à l'éclairage, à l'acoustique et au confort visuel. Sur le plan des consommations, le bâtiment réalise une économie de 52% par rapport au référentiel RT 2005, et son CEP sera compris entre 85 et 90 kWh/m2/an, soit entre 60 et 65 kWh/m2/an après déduction de la production photovoltaïque issue des panneaux situés en toiture sur 1.300 m2. Bien sûr, le bâtiment est équipé d'une PAC pour le chauffage, mais réversible, qui utilise les nappes phréatiques du Doubs pour l'alimentation. Un plancher rafraîchissant par échange direct avec l'eau de la nappe améliore le confort d'été, tandis qu'une VMC double flux et des centrales de traitement de l'air assurent la ventilation et le renouvellement de l'air intérieur. Enfin, un procédé de ré-oxygénation et d'épuration des eaux de pluie a été mis en place.
La Cité des Arts se veut donc un lieu vivant, convivial et fédérateur, qui revisite le présent, et non pas un musée collectionnant le passé !
Escalier central
L'escalier qui mène au Passage des arts, point de séparation du FRAC et du CRR.
Vue arrière
En bordure du Doubs et au pied de la Citadelle Vauban de Besançon, la Cité des Arts profite d'un cadre exceptionnel.
Le passage des arts
Jeux de matières et de lumières grâce aux différents "damiers" composés de bois, d'acier et de verre.
Vue sur le Passage des arts
Le FRAC et le CRR sont séparés par le Passage des Arts, mais restent réunis dans le même bâtiment couvert par une immense toiture de 11.000 m2.
Intérieur du bâtiment
Le FRAC est pour partie constitué du bâtiment en briques et de grandes parois vitrées. Il s'inscrit dans l'ancien bâtiment portuaire en briques.
Auditorium
L'auditorium, avec son plateau de 230 m²,peut accueillir jusqu'à 290 spectateurs?
Salle d'exposition
Les salles d'exposition du FRAC, l'une de 490 m², aménagée dans l'ancien bâtiment en briques du Port de commerce, la seconde de 100 m² située dans la nouvelle partie de l'édifice.
Jardin d'harmonie
Situé sur le côté de la façade nord-est, ce micro-jardin d'environ 250 m² s'installe entre les façades du Conservatoire à ciel ouvert et constitue la touche végétale à contempler à l'abri de son couvert arboré. Ses coursives en bois peuvent accueillir une dizaine de musiciens.
Pilote : département Transport
Aménagement Patrimoine (CAGB)
Services des trois collectivités
Architecte mandataire : Kengo Kuma & Associates (Tokyo), Kuma & Associates Europe (Paris)
Architectes associés : Archidev (Cachan)
Bureau d'études techniques : EGIS Grand Est (Schiltigheim)
Paysagiste : Agence de paysage L'Anton (Arcueil)
Scénographe : Changement à vue (Paris)
Acousticien : Jean-Paul Lamoureux (Paris)
Économiste : Cabinet Guy Cholley (École-Valentin)
Bureau d'études techniques HQE : Alto ingénierie (Lyon)