La turbine sous-marine Sabella D10, immergée au large d'Ouessant au mois de juin 2015, fournit désormais du courant électrique à l'île. Une première en France qui pourrait accélérer la signature de contrats l'export.
C'est fait : une hydrolienne produit du courant électrique injecté au réseau de distribution. La machine Sabella D10, immergée à 55 mètres de profondeur dans le passage du Fromveur, entre Molène et Ouessant, fournit désormais de l'électricité en continu à la petite île, à laquelle elle est reliée grâce à un câble. "C'est un jour historique, c'est une première en France, le début des énergies marines pour les citoyens et les consommateurs", s'est réjoui Jean-François Daviau, le dirigeant de la PME basée à Quimper.
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Son chef de projet, Jean-Christophe Allo, explique à l'AFP : "On va monter en puissance : pour l'instant on se limite à 50 kW. On préfère ne pas injecter des quantités d'énergie trop importantes pour analyser ce qui se passe. On y va par paliers". La machine, 100 % française, est une première turbine de taille industrielle. Munie d'un rotor de 10 mètres de diamètre et d'une puissance d'un mégawatt, elle peut couvrir, à elle seule, 15 % des besoins en électricité de la communauté d'Ouessant (800 habitants). La société Sabella prévoit d'ici à 2019, de deux ou trois machines supplémentaires, dans le cadre d'une ferme pilote, qui sera capable de fournir entre 50 et 70 % de la consommation de l'île. "C'est important, c'est la première étape avant de décarboner l'énergie à Ouessant", annonce Denis Pallual, le maire. Car l'île n'est pas raccordée au réseau continental et reste, pour l'heure, dépendante d'un générateur au fioul.
Une première commande pré-commerciale
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"Ouessant est devenue une vitrine, des délégations sont venues voir ce que l'on faisait, comme des gens du grand nord canadien", ajoute l'édile. Un atout pour Sabella qui prévoit d'exporter ses machines. Elle a d'ailleurs signé, à la fin du mois d'octobre, un premier protocole d'accord avec H&WB, un partenaire philippin, pour installer, d'ici à 2018, une ferme pilote de 5 MW de capacité dans l'archipel asiatique. "Il s'agit d'une première commande pré-commerciale", déclarait Jean-François Daviau. Les trois ou quatre machines seraient installées dans le détroit de San Bernardino, balayé par de puissants courants.
La société Sabella planche désormais sur le développement d'une machine deux fois plus puissante, la D15 de 15 mètres de diamètre. Le potentiel mondial de l'énergie hydrolienne est estimé à 100 GW dont la PME française espère capter une petite part.