TRANSITION ÉNERGÉTIQUE. Une consultation nationale a été lancée ce 1er juin 2021 par GRTGaz et Teréga afin de définir la future logistique de transport nécessaire pour développer l'hydrogène en France. Cette énergie prometteuse est régulièrement présentée comme un des meilleurs atouts de la transition énergétique.
Une consultation nationale a été lancée ce 1er juin 2021 par GRTGaz et Teréga, tous deux gestionnaires du réseau de transport du gaz, afin de définir la logistique nécessaire en vue de construire les infrastructures de transport nécessaires au développement de l'hydrogène dans l'Hexagone. Tous les acteurs du marché sont ainsi invités à faire part de leurs besoins et de leurs attentes pour cette énergie prometteuse régulièrement présentée comme un des meilleurs atouts de la transition énergétique. Non seulement l'hydrogène peut représenter une source de décarbonation non-négligeable permettant d'atteindre la neutralité carbone, mais son essor pourrait aussi permettre à la France post-Covid de se réindustrialiser.
Un enjeu français mais aussi européen
Production, stockage, consommation et transport sont toutes les problématiques actuellement épluchées par les pouvoirs publics et le secteur privé pour préparer au mieux le terrain. Et cette consultation aura son rôle à jouer : elle s'adresse notamment aux acteurs publics, nationaux comme locaux, aux associations et syndicats, aux industriels, fournisseurs, producteurs et utilisateurs d'hydrogène, actuels ou futurs, mais également aux opérateurs d'infrastructures (le gestionnaire du réseau de transport d'électricité RTE, entre autres). "GRTGaz mène des travaux de Recherche & Développement depuis plus de cinq ans pour adapter son infrastructure au transport d'hydrogène bas-carbone et renouvelable", indique le directeur général de l'opérateur, Thierry Trouvé. Lequel souligne au passage que "la nécessité de se préoccuper des futures infrastructures de transport d'hydrogène" se fait jour "partout en Europe" et qu'il ne s'agit pas d'évacuer le dossier : "C'est un sujet majeur si l'Europe et la France veulent voir se développer une économie de l'hydrogène qui est indispensable pour réussir la neutralité carbone en 2050. La logistique européenne de l'hydrogène s'invente maintenant."
C'est donc dans cette optique que tous les acteurs du marché sont invités à remplir un questionnaire qui est à leur disposition jusqu'au 11 juillet prochain. Le but : recueillir des informations sur leur vision du marché, comprendre leurs stratégies actuelles et futures dans le domaine de la décarbonation, et mettre en avant leurs besoins éventuels en termes de transport. Autant d'éléments qui devraient permettre d'élaborer au mieux les caractéristiques techniques des futurs ouvrages de logistique. "L'hydrogène est un des maillons essentiels du mix énergétique décarboné de demain", insiste Dominique Mockly, le président-directeur général de Teréga. "Nous sommes convaincus que le déploiement de cette filière aux multiples avantages contribuera à relever un double défi : accélérer la transition énergétique et renforcer le tissu industriel français. Cette conviction s'illustre par un engagement actif de Teréga dans plusieurs projets, aux côtés de partenaires, à l'échelle locale, nationale et européenne ainsi qu'un travail sur la conversion de nos infrastructures existantes."
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"Une première planification du réseau" attendue pour la fin de l'année
Pour l'heure, place à la collecte d'informations, avant des "échanges bilatéraux plus approfondis" qui pourraient se tenir dans la foulée. Une fois ces résultats consolidés, GRTGaz et Teréga prévoient de restituer fin 2021 "une première planification du réseau hydrogène bas-carbone et renouvelable". À l'heure qu'il est, la filière hydrogène table sur une production de 220 térawatts-heure en 2050, alors que RTE avance le chiffre de 150 TWh, selon l'AFP. Les professionnels notent aussi que la France apparaît dans une "situation géographique favorable" sur un futur réseau européen qui connecterait la Belgique, l'Allemagne, la Suisse et même l'Espagne, un pays où Teréga mise d'ailleurs sur une percée de l'hydrogène vert issu de l'électricité d'origine solaire.