Hydrogénase, la ferme biologique mobile autosuffisante (diaporama)

 

Ce projet, dont l'objectif est plus de stimuler la réflexion que d'être réellement construit, se situe à mi-chemin entre ingénierie et biologie, et a été concocté à partir du concept de bio-mimétisme. Il s'agit de s'inspirer des formes et des mécanismes qui existent dans la nature. L'architecture de ce bâtiment, qui ressemble à un dirigeable vertical, «est subversive et fondamentalement critique sur les modes de vie de notre société contemporaine qu'il faut réinventer sur le fond», insiste Vincent Callebaut.

 

Un aéronef en fleur
Inventé pour un monde en manque de réserves de pétrole, l'Hydrogénase utilise les biocarburants troisième génération «qui ne font concurrence ni aux cultures alimentaires ni aux espaces forestiers». Cet aéronef vertical vient se poser dans un socle en forme de ferme flottante, elle aussi nomade et pouvant naviguer sur les océans, pour se recharger en hydrogène. L'hydrogène a été choisi car c'est une source d'énergie propre, capable de produire de l'électricité ou du biocarburant sans émettre de CO2. Si le projet ressemble à une fleur sur le point d'éclore, les quatre espaces qui le composent rappellent des pétales accueillant logements, bureaux, laboratoires scientifiques et loisirs. Ces quatre entités sont réunies en leur milieu par un espace en croix qui trace les circulations. La tige de la fleur, sur laquelle sont structurés ces éléments, abrite les circulations verticales, les locaux techniques et les hangars de marchandises pour le fret, puisque l'aéronef peut transporter 200 tonnes de marchandises.

 

Symbiose avec la nature
La ferme flottante peut aussi bien se poser sur l'eau qu'en dessous, grâce à sa conception amphibie qui en fait une invention digne de James Bond. En effet, dans les prolongations des ailes de la tour en forme de pneumatique, quatre grandes arches viennent structurer la plateforme et distribuent les niveaux de l'anneau central. A la surface, les arches sont recouvertes de boucliers solaires thermiques et photovoltaïques alors que sous l'eau, elles sont entourées de 32 hydroliennes. Celles-ci transforment l'énergie marémotrice en électricité.

 

Le «prototype biotechnologique» de Vincent Callebaut vise, selon son créateur, «la symbiose des actions des hommes et de leurs impacts positifs sur la nature. En imitant les processus des écosystèmes naturels, il s'agit de réinventer les processus industriels, urbanistiques et architecturaux afin de produire des solutions propres et de créer une industrie où tout est réutilisé».