Alors que les réalisations des logements collectifs bois sont encore mal connues des professionnels, le Comité national du développement pour le bois (CNDB) vient de publier un retour d'expériences réalisé sur huit opérations diverses pour répondre à deux questions essentielles dans ce secteur : quelles sont les solutions qui fonctionnent et quels sont leurs coûts ? Précisions.
A l'heure où la construction de logements collectifs en bois est encore mal connue des opérateurs, le Comité national du développement pour le bois (CNDB) vient de dévoiler une publication qui présente huit opérations grâce auxquelles le promoteur du bois a pu tirer quelques enseignements. "Depuis quelques jours, nous mettons à dispositions ces retours d'expériences pour apporter des solutions aux maîtres d'ouvrage, concepteurs et entreprises également", précise Christine Le Nouy, directrice générale du CNDB.
Ainsi, à partir d'une trentaine de réalisations bois de logements collectifs, huit projets ont été identifiés par les experts techniques du CNDB. "Chaque opération est constituée d'un dossier technique très détaillé, sur laquelle tous les aspects de conception sont précisés et dont les coûts ont été vérifiés par des économistes de la construction", rappelle la responsable du CNDB. Cette étude révèle ainsi que le clos couvert représente, par exemple, 63 % du coût de la construction, le parachèvement (16%), les équipements (16 %) et enfin l'adaptation (4%). Autres chiffres ? "Les planchers et mur bois représentent 25 % du coût de construction, l'ensemble des lots bois (31%), et le macro-lot bois (43%)", complète le promoteur de la filière bois.
Chiffres et recommandations
Parmi les principales conclusions du document: la rapidité de levage des structures, à l'image du levage d'un immeuble BBC en ossature bois sur trois niveaux à Grenoble; et le bilan carbone sans équivalent par rapport à une solution maçonnée, -division par deux du bilan carbone-. Sans compter un accès à la RT 2012 ou au label passif sans dispositif constructif "spécifique", et une satisfaction partagée de travailler avec le bois. "Une réponse bois peut donc être concurrentielle face aux autres filières", estime Christine Le Nouy.
Et de préciser : "Nous recommandons au final la mise en place une consultation qui permette à tous les acteurs, concepteurs et réalisateurs, de travailler sur le projet le plus
en amont possible, la conception d'un allotissement avec un macrolot
enveloppe, autorisant un niveau de préfabrication élevé." Le CNDB incite enfin à la formation de groupements d'entreprises pour répondre à ces macrolots et à l'intégration d'une compétence bois dans l'ingénierie du projet.
Le 24 mai dernier, la filière béton a remporté une victoire. Si le CNDB a pris acte de ce "ce texte purement juridique" - qui annule l'obligation d'une quantité minimale de bois pour certaines constructions nouvelles-, il rappelle que "la filière bois a encore une carte à jouer au cours de ces prochaines années. Par rapport, à la demande publique, de plus en plus en forte à l'égard de notre matériau, nous sommes de nouveau à la demande de fonds auprès de l'Etat."La déléguée générale, signale, en effet, que le marché évolue toujours dans le bon sens: les marchés de l'extension et de la sur-élévation la part de la construction bois en 2011 étaient de l'ordre de 25 %. "Nous comptons davantage sur les prochaines décisions du Gouvernement, au cours du mois de juin, pour aider notre filière qui représente aujourd'hui 450.000 emplois et près de 60 milliards d'euros de chiffres d'affaires", conclut la dirigeante.