Alors que s'ouvrent les 9es assises HQE, qui mettent à l'honneur le quartier et la ville durables en relation avec le référentiel "HQE Aménagement", Michel Havard, le président de l'association, revient pour Batiactu sur l'année 2012 et précise les pistes de travail de 2013.

Batiactu : Pourriez-vous dresser le bilan de l'année écoulée ?
Michel Havard : Nous avons bien travaillé ! Il y a eu beaucoup d'avancées avec tout ce qui a été engagé, notamment HQE Performance. Ce qui était une démarche expérimentale est devenu une réalité pratique qui produit du résultat. Nous sommes arrivés au terme du processus et mis en place un indicateur de performance des bâtiments. A l'international, il y a également eu le déploiement via le Green Building Council, avec une vraie stratégie française, à l'image des Anglo-Saxons qui se mobilisent pour promouvoir leurs référentiels. Il y a d'évidents enjeux de marché et nous avons tout intérêt à nous positionner !

 

Batiactu : Quelles actions précises ont été menées sur les référentiels HQE ?
Michel Havard : Par exemple, HQE Aménagement, lancé en 2010, est rentré dans les pratiques car il répondait à un vrai besoin de dialogue avec les collectivités. Il constitue une aide méthodologique pour mener et gérer des projets. Sur le terrain, les référentiels HQE sont mis en œuvre. Les premiers certifiés vont être connus lors des Assises.

 

Et nous avons mis en place un protocole d'évaluation pour HQE Performance sur la qualité de l'air intérieur des bâtiments à réception. On bénéficie ainsi d'un état "zéro" de la construction ce qui est utile ensuite pour vérifier le maintien de sa performance en utilisation, et ainsi de constater d'éventuels problèmes de maintenance ou de pratiques des usagers.

 

Batiactu : Quels seront les chantiers de 2013 ?
Michel Havard : Nous allons travailler sur la qualité sanitaire de l'eau avec la version expérimentale d'un référentiel qui sera testée l'an prochain. Grâce à un large panel d'analyses, un protocole sera applicable à tous les types de bâtiments, avec des recommandations plus poussées pour des édifices plus sensibles, comme des hôpitaux ou des crèches qui abritent des populations d'utilisateurs sensibles. Nous nous intéresserons notamment au problème des légionnelles. L'association va également publier une version expérimentale du protocole de performance environnementale des bâtiments neufs. Le document sera opérationnel l'an prochain pour une approche axée "développement durable" qui s'appuie sur l'analyse des cycles de vie.

 

Avec le soutien de l'Ademe, nous allons aussi définir la qualité des ambiances sonores en cinq classes notées de A à E. Cette notation aidera à mieux comprendre l'acoustique d'un immeuble. La méthodologie proposée donnera de la visibilité à cette information en situation. Sur la problématique de la biodiversité, nous allons lancer un groupe de travail pour développer un indicateur, car il s'agit d'un sujet important et novateur.

 

L'association HQE est donc bien active, avec 200 acteurs mobilisés en 2012. Nous avons trouvé un bon compromis entre crédibilité technique, applicabilité pour les acteurs de la construction et lisibilité pour les utilisateurs. Nous avons la conviction que pour développer le marché du bâtiment basé sur la performance, quatre points sont cruciaux : le cadre de référence HQE Performance, la création de documents standardisés type FDES pour le bâtiment, la fixation de valeurs de référence par les acteurs du secteur, et la mise en place d'incitations fiscales pour encourager les marchés, ce qu'on appelle les éco-conditionnalités. Voilà la vision portée par l'association HQE qui sera défendue en 2013 !

 

L'Association HQE promeut deux référentiels, HQE Performance pour le bâtiment et HQE Aménagement pour les collectivités. Leurs spécificités sont détaillées sur le site http://assohqe.org.

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