Le financement du Centre hospitalier sud-francilien (CHSF) de Corbeil-Essonnes en partenariat public-privé avec Eiffage continue de faire parler de lui. L'hôpital d'Evry a décidé de renégocier avec le groupe de BTP une partie du contrat qui les lie, a annoncé ce lundi 8 avril la direction du CHSF. Précisions.

Après de nombreux rebondissements, l'hôpital d'Evry dans lequel travaillent 3.600 personnes a enfin ouvert ses portes il y a près d'un an. Toutefois, son mode de financement sous forme de PPP ne fait toujours pas l'unanimité. "Les négociations avec le groupe de BTP Eiffage ont commencé il y a 15 jours" et devraient durer "jusqu'en septembre si tout va bien - décembre au plus tard", a précisé, ce lundi 8 avril, Jean-Michel Toulouse, directeur du Centre hospitalier sud-francilien (CHSF) de Corbeil-Essonnes. En cause ? Le contrat en PPP, qui "pour un hôpital de cette taille n'est absolument pas approprié".

 

Le directeur Jean-Michel Toulouse a signalé que les discussions ne portaient pas sur le "loyer immobilier", en faisant état d'un "taux d'intérêt tout à fait acceptable", mais sur la partie exploitation-maintenance.

 

Un déficit "pré-existe au PPP"
Le loyer que paie l'hôpital, pendant 30 ans avant d'en devenir propriétaire, et qui représente 46 millions d'euros pour l'année 2012 selon son directeur, est en effet, composé d'une partie "immobilier" et d'une partie maintenance et exploitation. Chiffres à l'appui, le déficit financier du CHSF s'élevait, en 2012, à 25 millions d'euros. Objectif : le ramener à 8 millions d'euros à la fin 2016. Ce déficit "pré-existe au PPP", a insisté le directeur de l'hôpital.

 

D'après le président de la commission médicale d'établissement Claude Pougès, le PPP présente, par ailleurs, "une lourdeur difficilement compatible avec les exigences de souplesse de l'activité hospitalière".

 

"Des portes qui attendent d'être réparées"
De plus, le directeur de l'établissement hospitalier a cité, à titre d'exemple, des portes qui attendent d'être réparées car, selon qu'il s'agit d'une usure normale ou d'une dégradation volontaire, c'est à Eiffage ou à la direction de l'hôpital de payer. Toutefois, "je ne connais pas d'exemple d'établissement tout neuf qui ait ouvert ses portes sans problème", a tempéré Claude Pougès.

 

Et d'ajouter : "Nous avons un outil 'bâtimentaire' fabuleux, une fois passé le cap des premiers avatars. Maintenant il faut construire le reste." De son côté, la direction d'Eiffage, contactée par l'AFP, n'a pas souhaité s'exprimer.

actionclactionfp