La CFDT a mené un "happening" devant le siège de la Fédération du bâtiment, ce jeudi 23 octobre, déposant 496 roses pour les 496 morts du BTP depuis ces trois dernières années. La quarantaine de syndicalistes venait réclamer l'ouverture de négociations sur le compte pénibilité.
C'est dans le calme et une organisation au cordeau qu'une quarantaine de syndicalistes de la CFDT Construction et Bois (FNCB-CFDT) est venue déposer 496 roses, devant le siège de la FFB, afin d'honorer les 496 morts dans le BTP entre 2011 et 2013. En cause, les accidents du travail et les maladies professionnelles, véritables fléau dans la construction.
En toile de fond, le compte pénibilité, dont les décrets ont été récemment publiés, qui doit entrer en vigueur au 1er janvier 2015 pour les travailleurs exposés aux quatre des dix facteurs : travail de nuit, travail répétitif, en horaires alternants ou en milieu hyperbare (travaux sous-marins). Les six autres n'entreront en vigueur que le 1er janvier 2016 (postures pénibles, manutentions manuelles de charges, agents chimiques, vibrations mécaniques, températures extrêmes, bruit), suite au lobbying de la FFB, notamment, qui avait obtenu le report d'un an pour une partie de ces facteurs.
Mauvaise foi du patronat
Mais les salariés de la CFDT ne l'entendent pas ainsi et dénonce "l'indifférence et le lobbying indécent" du patronat, pouvait-on entendre au micro d'un des syndicalistes cet après-midi, rapporte l'AFP. Le secrétaire national de la FNCB-CFDT expliquait : "La FFB voulait enterrer le compte pénibilité car elle disait que la loi était inapplicable". Et de se plaindre que les employeurs ne communiquent que par voie de presse, où ils annoncent que "c'est une loi inapplicable et qu'ils ne l'appliqueront pas, ce qui est proprement scandaleux et indécent pour les salariés du bâtiment".
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Pour le syndicat, il s'agit de mauvaise foi de la part du patronat. "Il existe un outil, l'OPPBTP, qui offre les moyens pour mettre en œuvre cette loi", assène le représentant de la CFDT.
Michel de Virville doit mener prochainement de nouvelles concertations sur le sujet. Les débats risquent d'être houleux…