Plus de 12 ans après le début de l'enquête, le jugement tombe ce mercredi dans le procès des HLM de Paris, une affaire de détournement de fonds publics qui a semblé menacer jusqu'à l'Elysée mais devrait se solder au pire par des amendes et du sursis pour une cinquantaine d'anciens patrons du BTP ou intermédiaires.
En deux mois et demi d'audience, le tribunal correctionnel de Paris a démonté, à partir de fausses factures, un système complexe de pots de vin versés par des entreprises du bâtiment pour obtenir des marchés publics auprès de l'Office HLM de Paris (OPAC) dans les années 1987-93.
Mais, perdue dans un labyrinthe de sociétés off-shore et de virements bancaires internationaux, l'accusation n'a pas pu prouver que ces millions d'euros auraient servi à alimenter la caisse noire du RPR, l'ancêtre de l'UMP.
Sa tâche a pâti de l'absence des grands noms du parti gaulliste un temps mis en examen. D'annulation en vice de forme, Michel Roussin, ancien directeur de cabinet de Jacques Chirac, Robert Pandraud, ex-président RPR du Conseil régional d'Ile-de-France et surtout Jean Tiberi, ancien maire de Paris président de l'OPAC, avaient échappé au prétoire.
Pourtant l'affaire, qui a contribué à l'arrivée de la gauche à Paris, avait paru un temps menacer jusqu'au sommet de l'Etat avec la mise en cause du président Chirac depuis l'au-delà par le «consultant» Jean-Claude Méry, mort en juin 1999, dont les «confessions» enregistrées sur vidéo en mai 96 avaient été rendues publiques.
Le fantôme de ce personnage flamboyant, qui assurait avoir été la cheville ouvrière du racket des entreprises finançant le RPR, a été invoqué à maintes reprises par les 49 prévenus répondant d'abus de biens sociaux, trafic d'influence, faux en écriture...
Souvent retraités, voire chômeurs depuis le scandale, presque tous unis par des liens maçonniques, les dirigeants de sociétés de nettoyage, ascenseurs ou revêtements ont reconnu avoir versé de l'argent à des intermédiaires comme Méry --ou Jacky Chaisaz et Henri Montaldo eux aussi à la barre-- pour décrocher des contrats auprès du plus gros office HLM de France en ces temps difficiles de crise immobilière.
Mais tous, tel le très chiraquien Francis Poullain, ont peiné à expliquer la nature exacte des services rendus, certains comme Francis Curtet allant jusqu'à assurer avoir payé Méry pendant six ans simplement pour lui avoir fait rencontrer Georges Perol.
Celui-ci, ancien patron de l'OPAC, n'a pas flanché malgré ses 80 ans: Méry, a-t-il répété, n'était qu'un «mythomane» qui faisait croire aux chefs d'entreprise qu'il avait de l'influence à l'OPAC. Cet élu de Corrèze, en plein fief chiraquien, assure aussi tout ignorer des millions que les sociétés versaient au musée d'art contemporain de sa ville de Meymac (Corrèze).
Son adjoint François Ciolina, qui avait autrefois abondé dans le sens de Méry et mis en cause Jacques Chirac, a multiplié les reculades à l'audience, assurant que ses propos avaient été déformés.
Où allaient les enveloppes de cash avec initiales retrouvées chez Méry? Qui est le «grand roux à la moustache recourbée», qui remettait tous les vendredis du liquide à Montaldo, qui le donnait ensuite au non moins mystérieux «Mr Jacques»? Les questions sont toutes restées sans réponse.
Les avocats des principaux prévenus ont donc demandé la relaxe, soulignant l'absence des politiques à la barre, tandis que la procureur Chantal de Leiris réclamait des amendes et des peines avec sursis pour les acteurs de ce «système de fraude de grande envergure».
Mais, perdue dans un labyrinthe de sociétés off-shore et de virements bancaires internationaux, l'accusation n'a pas pu prouver que ces millions d'euros auraient servi à alimenter la caisse noire du RPR, l'ancêtre de l'UMP.
Sa tâche a pâti de l'absence des grands noms du parti gaulliste un temps mis en examen. D'annulation en vice de forme, Michel Roussin, ancien directeur de cabinet de Jacques Chirac, Robert Pandraud, ex-président RPR du Conseil régional d'Ile-de-France et surtout Jean Tiberi, ancien maire de Paris président de l'OPAC, avaient échappé au prétoire.
Pourtant l'affaire, qui a contribué à l'arrivée de la gauche à Paris, avait paru un temps menacer jusqu'au sommet de l'Etat avec la mise en cause du président Chirac depuis l'au-delà par le «consultant» Jean-Claude Méry, mort en juin 1999, dont les «confessions» enregistrées sur vidéo en mai 96 avaient été rendues publiques.
Le fantôme de ce personnage flamboyant, qui assurait avoir été la cheville ouvrière du racket des entreprises finançant le RPR, a été invoqué à maintes reprises par les 49 prévenus répondant d'abus de biens sociaux, trafic d'influence, faux en écriture...
Souvent retraités, voire chômeurs depuis le scandale, presque tous unis par des liens maçonniques, les dirigeants de sociétés de nettoyage, ascenseurs ou revêtements ont reconnu avoir versé de l'argent à des intermédiaires comme Méry --ou Jacky Chaisaz et Henri Montaldo eux aussi à la barre-- pour décrocher des contrats auprès du plus gros office HLM de France en ces temps difficiles de crise immobilière.
Mais tous, tel le très chiraquien Francis Poullain, ont peiné à expliquer la nature exacte des services rendus, certains comme Francis Curtet allant jusqu'à assurer avoir payé Méry pendant six ans simplement pour lui avoir fait rencontrer Georges Perol.
Celui-ci, ancien patron de l'OPAC, n'a pas flanché malgré ses 80 ans: Méry, a-t-il répété, n'était qu'un «mythomane» qui faisait croire aux chefs d'entreprise qu'il avait de l'influence à l'OPAC. Cet élu de Corrèze, en plein fief chiraquien, assure aussi tout ignorer des millions que les sociétés versaient au musée d'art contemporain de sa ville de Meymac (Corrèze).
Son adjoint François Ciolina, qui avait autrefois abondé dans le sens de Méry et mis en cause Jacques Chirac, a multiplié les reculades à l'audience, assurant que ses propos avaient été déformés.
Où allaient les enveloppes de cash avec initiales retrouvées chez Méry? Qui est le «grand roux à la moustache recourbée», qui remettait tous les vendredis du liquide à Montaldo, qui le donnait ensuite au non moins mystérieux «Mr Jacques»? Les questions sont toutes restées sans réponse.
Les avocats des principaux prévenus ont donc demandé la relaxe, soulignant l'absence des politiques à la barre, tandis que la procureur Chantal de Leiris réclamait des amendes et des peines avec sursis pour les acteurs de ce «système de fraude de grande envergure».