Cette figure majeure de l'architecture en France, qui a notamment signé le stade Charléty à Paris, fait l'objet d'une vaste exposition à l'Institut français d'architecture.
Inaugurée jeudi soir par Catherine Tasca, ministre de la Culture, cette exposition rend compte de l'évolution du travail d'Henri Gaudin, des premiers logements sociaux à Belleville aux projets en cours comme le Conservatoire de Vincennes ou le Palais de justice de Besançon.
2001 est résolument l'année Henri Gaudin. L'architecte a notamment signé cette année l'Ecole normale supérieure de Lyon et le réaménagement du Musée Guimet. Mais à 67 ans, Henri Gaudin n'a pas attendu le début du nouveau millénaire de connaître la reconnaissance de ces pairs comme du public. Il a notamment reçu à deux reprises l'Equerre d'argent, la médaille d'or de l'Académie d'architecture 1994, et s'est même permis le luxe de refuser le Grand prix d'architecture en 1989.
Depuis l'exposition de l'Ifa en 1984, intitulée "Trois Architectes français : Henri Ciriani, Henri Gaudin et Christian de Portzamparc", qui imposa l'idée d'un renouveau de l'architecture française, le travail de Gaudin n'a pas fait l'objet d'une rétrospective montrant son évolution, son processus d'élaboration et le contexte culturel dans lequel elle prend place.
Cette nouvelle exposition vise à combler ce manque en présentant les principaux projets qui ont jalonné son oeuvre précise l'Institut.
L'oeuvre d'Henri Gaudin est reconnaissable au premier coup d'oeil par ses courbes rompues, ses passages, ses cours, ses puits de lumière. Que ce soit au récent Musée Guimet, dans l'ovale du stade Charléty, il aime ainsi faire des "tracés en segments courbes, quartiers de lune, entrelacs et autres figures curvilignes, mais en les rompant pour les révéler".
Avec quelque 120 carnets de notes et de croquis exposés, de nombreux dessins - aquarelles, fusains, lavis -, des maquettes, des photographies, cette exposition donne à comprendre comment l'oeuvre s'est nourrie d'observations quotidiennes et de pérégrinations.
Un dessin de carcasse d'autruche, exposé ainsi sous des photos de l'Ecole Normale Supérieure de Lyon, l'une de ses réalisations majeures, montre une architecture commune.
S'il se photographie dans sa baignoire, c'est pour "révéler la façon dont le plan horizontal de l'eau vient à dessiner sur mes jambes des lignes de coupe".
Henri Gaudin ne cesse de dessiner. Dans ses carnets, les citations de Baudrillard, Leroy-Gourhan côtoient croquis de paysages, de tableaux de maîtres comme Velasquez ou Ingres.
"Si quelque chose avait électrisé ma sensibilité d'architecte, dit-il, je crois pouvoir dire que ce quelque chose est une intime rencontre de formes, une de ces sortes de copulations de volumes, comme les théoriciens du XVIIIème".
Ancien élève de la marine marchande, Henri Gaudin porte la passion de la mer et des ports. L'exposition révèle également un homme passionné et intransigeant, qui parle souvent d'"hospitalité", pour qui écriture et dessin font partie intégrante.
IFA, 6 bis rue de Tournon 75006 Paris
Jusqu'au 27 janvier 2002
2001 est résolument l'année Henri Gaudin. L'architecte a notamment signé cette année l'Ecole normale supérieure de Lyon et le réaménagement du Musée Guimet. Mais à 67 ans, Henri Gaudin n'a pas attendu le début du nouveau millénaire de connaître la reconnaissance de ces pairs comme du public. Il a notamment reçu à deux reprises l'Equerre d'argent, la médaille d'or de l'Académie d'architecture 1994, et s'est même permis le luxe de refuser le Grand prix d'architecture en 1989.
Depuis l'exposition de l'Ifa en 1984, intitulée "Trois Architectes français : Henri Ciriani, Henri Gaudin et Christian de Portzamparc", qui imposa l'idée d'un renouveau de l'architecture française, le travail de Gaudin n'a pas fait l'objet d'une rétrospective montrant son évolution, son processus d'élaboration et le contexte culturel dans lequel elle prend place.
Cette nouvelle exposition vise à combler ce manque en présentant les principaux projets qui ont jalonné son oeuvre précise l'Institut.
L'oeuvre d'Henri Gaudin est reconnaissable au premier coup d'oeil par ses courbes rompues, ses passages, ses cours, ses puits de lumière. Que ce soit au récent Musée Guimet, dans l'ovale du stade Charléty, il aime ainsi faire des "tracés en segments courbes, quartiers de lune, entrelacs et autres figures curvilignes, mais en les rompant pour les révéler".
Avec quelque 120 carnets de notes et de croquis exposés, de nombreux dessins - aquarelles, fusains, lavis -, des maquettes, des photographies, cette exposition donne à comprendre comment l'oeuvre s'est nourrie d'observations quotidiennes et de pérégrinations.
Un dessin de carcasse d'autruche, exposé ainsi sous des photos de l'Ecole Normale Supérieure de Lyon, l'une de ses réalisations majeures, montre une architecture commune.
S'il se photographie dans sa baignoire, c'est pour "révéler la façon dont le plan horizontal de l'eau vient à dessiner sur mes jambes des lignes de coupe".
Henri Gaudin ne cesse de dessiner. Dans ses carnets, les citations de Baudrillard, Leroy-Gourhan côtoient croquis de paysages, de tableaux de maîtres comme Velasquez ou Ingres.
"Si quelque chose avait électrisé ma sensibilité d'architecte, dit-il, je crois pouvoir dire que ce quelque chose est une intime rencontre de formes, une de ces sortes de copulations de volumes, comme les théoriciens du XVIIIème".
Ancien élève de la marine marchande, Henri Gaudin porte la passion de la mer et des ports. L'exposition révèle également un homme passionné et intransigeant, qui parle souvent d'"hospitalité", pour qui écriture et dessin font partie intégrante.
IFA, 6 bis rue de Tournon 75006 Paris
Jusqu'au 27 janvier 2002