Signe des temps, les professionnels de la construction s'ouvrent progressivement à la communication. Le point sur cette évolution marquante, avec Hedwige de Penfentenyo, directeur-fondateur de Fimbacte, le festival multimédia de la construction et de son environnement.

Hedwige de Penfentenyo, vous êtes universitaire, spécialiste de la communication et surtout un témoin privilégié de l'évolution de la communication dans la construction en tant que fondateur de Fimbacte. Pouvez-vous nous dire ce qui caractérise la communication de ce secteur ?

La communication de la construction a longtemps été caractérisée par son besoin de rationalité et de concret, voire de productivité immédiate. Le meilleur exemple est sans doute le recrutement qui, pour beaucoup d'entreprises, était l'axe principal de communication. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si, dans nombre d'entre elles, la direction des ressources humaines avait en charge la communication.
Si un espace communication existait, il était quasi-exclusivement de type B to B.

Il y a une quinzaine d'année, on a observé plusieurs changements importants. Tout d'abord, le grand public s'est fortement intéressé au bricolage, à l'amélioration de son habitat, phénomène qui va encore s'amplifier avec la réduction du temps de travail. Le succès rencontré par ce marché avec l'avènement des grandes surfaces spécialisées a naturellement conduit les industriels à s'interroger.

Dans le même temps, beaucoup d'entreprises du secteur sont entrées en Bourse et ont dû communiquer pour séduire leurs actionnaires. Un certain nombre d'entre-elles ont fusionné pour donner naissance à de nouveaux ensembles et ont profité de l'occasion pour changer d'identité.

Enfin, le problème du recrutement demeure dans notre filière et les entreprises, grandes et moyennes, du secteur ont toujours cherché à séduire les jeunes diplômés notamment.

Quelle est la situation aujourd'hui, la profession souffre-t-elle d'un déficit d'image ?

Nous vivons, clairement, une époque charnière. On n'a pas encore trouvé toutes les réponses aux problèmes de communication des entreprises de la construction, mais, de réels efforts sont perceptibles ça et là.
Même si la construction française est un leader incontestable au niveau mondial, les jeunes connaissent davantage les groupes qui agissent, aussi, dans les services de télécommunications.

Il y a encore beaucoup de travail à faire car, aujourd'hui, l'image du secteur est loin d'être ce quelle devrait être. Ce secteur est omniprésent dans la quotidienneté de chacun mais il y a un refus, de la part des usagers, des utilisateurs à comprendre, à accepter son mode de production.

Actuellement, la situation évolue rapidement, notamment avec l'émergence de nouveaux outils, comme internet, qui sont bien adaptés à certaines problématiques de la construction.

Pour en savoir plus, nous lançons, cette année, une grande étude auprès des entreprises de la filière construction afin de connaître leurs pratiques, leurs besoins et leurs attentes en matière de communication. C'est une démarche tout à fait inédite.
Elle sera lancée en avril et les résultats seront communiqués lors de l'ouverture de la prochaine édition de Fimbacte.

Justement, à propos de ce festival, quelles seront les nouveautés de la prochaine édition ?

Tout d'abord, l'actualité en images qui sera présentée et qui, chaque année, est un grand moment de découverte teintée, parfois, d'émotion devant la prouesse humaine et technique développée.

Trois moments forts seront au rendez-vous :
Les résultats de notre enquête sur la communication dans la construction nous réservent, certainement, quelques surprises... Je me souviens, en 96, de la phrase prononcée par notre Président d'honneur, André Santini, ancien ministre et maire d'Issy-les-Moulineaux, lors de l'ouverture de la première édition du festival ''faire de la communication dans le BTP, c'est une révolution !'' On saura donc bientôt si la révolution est en marche.
Puis les débats organisés sur les sujets d'actualité comme le recrutement et les NTIC, le développement durable, traités sous l'angle de la communication.
Enfin, la projection du court métrage, rétrospective des faits marquants de l'année écoulée le " Journal de la construction, 2001".
Cette initiative a connu un vif succès, dès son premier numéro, notamment à l'international. C'est, à la fois, une vitrine du savoir-faire français et la valorisation de nos métiers, de notre créativité pour tous les acteurs du secteur.
Ces actions sont le fruit de réunions de travail, de clubs de réflexion et de débats organisés dans le cadre du Club des ROC (nom du trophée des lauréats.) que nous animons tout au long de l'année.

J'ajoute que Fimbacte une plate-forme d'échange unique qui réunit tous les ''acteurs du cadre de vie'', dixit notre président l'architecte Michel Macary, c'est une parenthèse professionnelle riche en information et, toujours en évolution. Enfin, nous avons défini de nouveaux domaines pour cette 7° édition qui aura lieu les 7 et 8 octobre prochains au Press Club de France, puis le 14 octobre, nous retrouverons les salons du Sénat pour annoncer le Palmarès.

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