Les propriétaires privés qui réalisent des travaux dans leurs logements en location, appliquent, en contrepartie, des hausses de loyers significatives, de 5,3% en moyenne, soit presque le triple des autres (+1,9%), selon une étude présentée jeudi par l'UNPI (Union nationale de la propriété immobilière).

Ces évolutions de loyers, calculées en moyenne sur 5 ans, s'appliquent lors de renouvellements de baux ou de changements de locataires. Pendant le contrat de bail, les loyers sont encadrés par l'indice du coût de la construction.

L'étude montre que "les hausses de loyers constatées en cas de changement de locataires sont la plupart du temps justifiées par les travaux engagés par le propriétaire et ne sont pas uniquement le fait du prince", a assuré le président de l'UNPI Dominique Grunenwald.

Selon lui, les propriétaires privés - 2,2 millions détenant 4,6 millions de Logements - sont "injustement" montrés du doigt pour leurs hausses de loyers et l'étude démontre qu'"ils restent raisonnables dans leurs prétentions malgré la tension sur le marché locatif".

Dans le secteur HLM (3,5 millions de logements loués), depuis la fin du gel des loyers en 2001, les locataires doivent également faire face à des hausses de loyers égales ou même parfois supérieures à celles pratiquées dans le privé. Les HLM elles-mêmes avaient indiqué prévoir une hausse de 2% en moyenne en 2002.

Près d'un tiers des logements privés qui changent de locataires font l'objet de gros travaux (dont le coût est compris entre 1.300 à 1.500 euros). Cette proportion passe à 40% dans le cas des grands appartements, occupés sur de longues périodes. Ils exigent bien souvent d'importants travaux de rénovation pour être rapidement reloués et les augmentations, lors de la relocation, sont supérieures à 7%.

En revanche, les petits logements avec une rotation plus fréquente, sont moins souvent rénovés (20%). En conséquence, le loyer de relocation est peu modifié (+2,8%).

Pour les propriétaires de ces petites surfaces, des travaux d'entretien (quelques centaines d'euros) sont en revanche souvent indispensables mais ne leur permettent pas de réajuster le loyer de manière conséquente, indique Michel Mouillart, spécialiste du logement en France et qui a dressé cette cartographie du parc privé français.

Seuls 16% des biens sont remis sur le marché sans aucun travaux d'amélioration, indique l'étude.

L'UNPI a également noté une relation directe entre mobilité résidentielle et hausses de loyers. En Franche-Comté, dans le Limousin, en Picardie, dans la région Paca et en Rhône-Alpes, où les taux de mobilité sont inférieurs à la moyenne nationale (28,8%), les logements nécessitent d'importants travaux et les hausses appliquées en cas de relocation sont plus fortes que la moyenne.

A l'inverse, dans les régions à forte mobilité (Basse-Normandie, Bretagne, Centre, Haute-Normandie), les propriétaires font moins de travaux et les loyers grimpent moins en cas de changement de locataire.

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