L'Agence européenne de l'Environnement (AEE) a prévenu mercredi, dans un rapport sur les tendances du secteur énergétique dans l'UE, que la hausse constante de la consommation d'énergie en Europe annule les bénéfices des politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Selon l'AEE, «la consommation d'énergie dans l'UE a augmenté de 11,6%» entre 1990 et 2003. Les avancées technologiques -centrales plus efficaces, pots catalytiques sur les voitures, développement des énergies renouvelables- «sont minimisées par la hausse de la consommation», indique l'Agence. Conséquence : les émissions de gaz à effet de serre (GES) responsables du réchauffement climatique, qui avaient baissé de 2,6% entre 1990 et 2003, «repartent à la hausse après une baisse dans les années 90», note-t-elle.

Responsables selon l'AEE de cette tendance contraire à l'effet recherché : la hausse de la production d'électricité par des centrales à charbon et l'augmentation des émissions liées aux transports (+1,5% entre 2003/2004), qui sont aujourd'hui les plus gros consommateurs d'énergie finale. La combustion d'énergies fossiles comme le pétrole et le charbon est la principale cause des émissions de dioxyde de carbone (CO2), or elle représente près de 80% de la consommation d'énergie totale de l'UE et 55% de la production d'électricité.

Mais alors que la consommation énergétique de l'industrie a diminué, celle d'électricité a augmenté, notamment «en raison de la croissance du secteur des services et d'une hausse de la consommation des appareils électriques». L'AEE estime que «tout au long des années 90, les prix n'étaient pas assez élevés pour inciter à l'économie d'énergie» et que l'avenir repose sur un éventail de technologies et une «croissance significative» des énergies renouvelables, mais aussi sur la réduction de la consommation.

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