Six mois après le séisme qui a ravagé l'île d'Haïti, la reconstruction de logements à destination des quelque 1.5 million de sinistrés tarde toujours à démarrer. Alors que les habitants s'interrogent sur l'achèvement des aides internationales promises, le gouvernement, dépassé par l'ampleur de la catastrophe, semble ne rien proposer de concret.
Les plus de 1.6 million de personnes réfugiées entassées dans les quelque 1.300 campements de fortune se demandent encore si l'aide internationale (1.58 milliard d'euros de donations privés), promise au lendemain de la catastrophe du 12 janvier dernier, viendra un jour. Toutes classes sociales confondues, ils sont là à attendre de retrouver un logement décent, loin de la misère et la promiscuité quotidiennes.
Six mois après, force est de constater que les choses ont peu évolué. Selon l'ONU, cité par l'AFP, près de 4.000 maisons de 18 m2 ont été construites dans le cadre d'un premier projet qui en prévoit 10.000. Principal obstacle à la reconstruction : l'Etat doit trouver des terrains pour 90% des sinistrés qui étaient des locataires, explique un représentant de l'ONU. Or, précise le quotidien Le Monde, « il faut obtenir l'autorisation des propriétaires pour déblayer les terrains ». Le journal souligne également que « seuls 250.000 m3 de décombres ont été déblayés sur un total estimé à 20 millions».
Alors que la phase de reconstruction démarre à peine, et que les bailleurs de fonds avaient promis 10 milliards de dollars pour rebâtir Haïti, « moins de 2% de l'aide est arrivée », indique Le Monde. Le Brésil et la Norvège faisant figure de très bons élèves…