RECONVERSION. Le ministère de la Transition écologique a annoncé ce 17 octobre 2020 la transformation, à Larivot (Guyane), d'une centrale électrique fonctionnant au fioul en une installation intégralement alimentée en biomasse liquide. Détails.
Ce 17 octobre 2020, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a annoncé le remplacement du projet de centrale électrique au fioul par celui d'une installation intégralement alimentée en biomasse liquide à Larivot, en Guyane. Une décision concertée avec Rodolphe Alexandre, le président de la collectivité territoriale, et motivée par la nécessité de sécuriser l'approvisionnement en électricité de la Guyane : alors que la demande ne cesse d'augmenter, les autorités prévoyaient jusqu'à présent de transformer la centrale au fioul lourd de Degrad-des-Cannes, située au sud de Cayenne et jugée vétuste, par une centrale au fioul standard. Le site actuel, dont la production sera dans tous les cas arrêtée en 2023, n'aura donc au bout du compte qu'une seule et unique source d'énergie, à savoir la biomasse.
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Baisse drastique des émissions polluantes
L'autre enjeu de cette reconversion est aussi de s'inscrire dans la trajectoire de la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) et de la "Stratégie outre-mer 5.0 vers une production d'énergie décarbonée", d'après un communiqué du ministère. Avec une mise en service prévue début 2024, la future centrale devrait ainsi correspondre davantage aux objectifs de transition écologique fixés par le Gouvernement. L'installation utilisera des biocarburants respectant les critères de durabilité et conformes aux directives européennes ; plus précisément, "ils ne devront pas provenir de matières premières présentant un risque élevé d'induire des changements dans l'affectation des sols", et les huiles de palme et de soja seront exclues d'office.
Selon le boulevard Saint-Germain, la nouvelle mouture du projet guyanais devrait permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de la centrale, en les rendant "au moins 3 fois inférieures au projet initial et 4 fois inférieures à celles de l'actuelle centrale de Degrad-des-Cannes". D'autres polluants verront également leurs émissions fortement diminuées, comme les oxydes d'azote (-64%) et les oxydes de soufre (-99,6%). De même, les installations produisant des énergies fossiles qui sont à l'heure actuelle basées à Cayenne fermeront leurs portes, à l'image des turbines à combustion et des groupes diesel.
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Une "révision simplifiée" de la PPE pour le territoire guyanais
"Afin d'être dimensionnée au strict nécessaire, la puissance de la centrale sera adaptée en fonction du développement des projets d'électricité renouvelable et de l'équilibre offre-demande, comme le prévoira l'arrêté préfectoral d'autorisation environnementale", complète le communiqué du ministère. Barbara Pompili et Rodolphe Alexandre ont ainsi convenu d'une "révision simplifiée" de la PPE pour le territoire guyanais, qui pourrait être adoptée par les élus locaux à la fin de l'année, ceci dans l'optique d'accélérer le développement des énergies renouvelables, et notamment celui du photovoltaïque. "Cette démarche s'inscrit dans la préparation d'une révision plus approfondie qui sera enclenchée à brève échéance dans le cadre d'une concertation permettant de développer, en Guyane, les énergies renouvelables et d'y implanter les meilleures technologies disponibles, telles que le stockage de l'énergie", ajoute le ministère.