ÉNERGIES RENOUVELABLES. Sébastien Lecornu a présidé la première réunion du groupe de travail chargé d'accélérer le développement de l'énergie solaire. L'occasion de dévoiler les 392 lauréats de l'appel d'offres pour des installations sur bâtiments, dont les prix d'achat d'électricité flirtent aujourd'hui avec les 80 €/MWh.
Le secrétaire d'Etat à la Transition écologique est très clair : "L'énergie solaire photovoltaïque s'impose comme l'énergie renouvelable la plus populaire et est en train de devenir l'énergie renouvelable la plus compétitive et la plus acceptable sur le territoire". S'il a déjà travaillé avec deux autres filières industrielles des EnR, éolien terrestre et méthanisation, à la fin de 2017 et au début de cette année, Sébastien Lecornu se montre encore plus enthousiaste pour ce nouveau groupe de travail chargé de libéraliser le domaine.
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Autoconsommation, patrimoine et solaire thermique seront évoqués
Le responsable a rappelé quelques points importants : "Ce groupe de travail doit travailler sur l'autoconsommation, qui permet aux consommateurs de s'approprier pleinement la transition énergétique ; et exploiter de nouveaux gisements dans le domaine agricole, des bâtiments publics, des entreprises, du patrimoine et auprès du grand public". Afin de mener à bien cette tâche, le groupe sera organisé en différentes commissions techniques restreintes qui analyseront les différents enjeux. Ils se pencheront sur les procédures d'urbanismes et la mobilisation du foncier pour le développement de projets solaires, sur le modèle de l'autoconsommation, sur la filière industrielle en France, sur la question des zones non interconnectées (insulaires) et sur la technologie particulière du solaire thermique. Des déplacements de terrain seront organisés, notamment dans l'Eure, où Sébastien Lecornu a rencontré, ce jeudi 19 avril, des associations patrimoniales et des services de l'Etat spécialisés. A l'issue de ses travaux, au mois de juin 2018, l'ensemble du groupe fera des propositions opérationnelles afin d'accélérer le déploiement des différentes solutions solaires sur le territoire. Des mesures qui viendront enrichir le "Plan de libération des énergies renouvelables" voulu par le gouvernement.
Les participants à ce groupe de travail sont des parlementaires (Barbara Pompili, Roland Courteau, Huguette Tiegna…), des associations d'élus (Association des maires de France, Assemblée des départements, Association des régions, Fédération nationale des collectivités concédantes et régies), des organisations non gouvernementales, des représentants des professionnels de l'énergie (SER, Enerplan, Fedene, GMPV-FFB, Uniclima, ADEeF) et des administrations de différents ministères (DDT, DREAL, DGEC, DGALN, Ademe…). Daniel Bour, le président du syndicat professionnel Enerplan, nous donnait déjà quelques pistes, au mois de novembre 2017, sur les propositions attendues.
Des appels d'offres aux volumes plus importants et aux coûts en baisse
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Le ministre de la Transition écologique et solidaire souligne que "la filière solaire présente un potentiel très important et une compétitivité qui ne cesse de s'améliorer, comme le montrent les résultats de la nouvelle période de l'appel d'offres pour installations sur bâtiments, avec des prix encore en baisse". Pour Nicolas Hulot, le groupe de travail "doit permettre aux acteurs de trouver les meilleures solutions pour aller encore plus loin et plus vite". A l'occasion de ce lancement, le ministère a dévoilé la liste des 392 lauréats de la dernière vague des "centrales sur bâtiments, serres, hangars agricoles et ombrières de parking" de puissance moyenne et forte (100 kWc à 8 MWc), qui totalisent 200 MW. Les prix proposés par ces projets s'établissent en moyenne à 80,8 €/MWh, soit une diminution de -5 % par rapport à la période précédente. C'est la région Occitanie qui se taille la part du lion, avec 132 projets retenus (62 MW), une puissance qu'atteint également la Nouvelle-Aquitaine avec seulement 91 projets. La région PACA (64 projets pour 33,5 MW) et les Pays de la Loire (32 projets, 20 MW), suivent.
La cinquième période de candidature à l'appel d'offres, dont la clôture aura lieu le 6 juillet 2018, portera sur une puissance supérieure (225 MW), conformément à ce qu'avait annoncé le gouvernement lors du Sommet sur le climat du mois de décembre dernier. Le but sera de parvenir à un parc installé de 18,2-20,2 GW en 2023, comme mentionné dans la Programmation pluriannuelle de l'énergie. A la fin de 2017, la puissance photovoltaïque raccordée était de 8 GW. La barre des 10 GW devrait être franchie cette année (avec +1,2 ou +1,5 GW espérés). Le ministère de la Transition écologique signale que le gisement disponible en France se situe aux alentours de 1.000 GW, dont 600 GW installés au sol sur 600 hectares, et 350 GW déployés sur des toitures.