Le groupe scolaire Condorcet renoue avec la couleur rouge (diaporama)

 

Le défi majeur ? «Pour obtenir le concours public en mars 2010, il fallait surtout répondre à un cahier des charges qui imposait une occultation pour des raisons de sécurité de l'école, soulignent les deux architectes. Au lieu d'essayer d'avoir de grandes façades à volets roulants, nous avons joué sur des fenêtres de formats différents tout en rapportant la lumière.»

 

Puis la composition du plan a été conçue selon cette vision, avec un seul niveau de rez-de-chaussée. Les deux ailes, elles, sont connectées par un préau, lui-même relié à l'ancien bâtiment. Sa structure ? Elle est composée de poteaux en béton et de poutres en lamellé collé supportant un bac acier étanche couvert de terre végétale dont émergent les sheds (toitures en dents de scie formée d'une succession de toits à deux versants de pente différente).

 

Une toiture végétale
L'ensemble du bâtiment de type BBC, (Bâtiment Basse Consommation) propose une consommation énergétique réduite. «Dans cette perspective de respect de la biodiversité et de l'environnement, la toiture du bâtiment demeure végétale», ajoute le défenseur du projet. Côté isolation, elle est uniquement intérieure. Les menuiseries sont en aluminium laqué. Poteaux, poutres et dalles ont été peints en rouge de même que les façades, s'inspirant de la couleur rouge de la ville d'Evry, panachée de différentes nuances avec quelques éclats de gris. «Le matériau des façades est l'Alucobond, un panneau d'aluminium laqué, inséré entre deux parties de béton brut préfabriqué aux formes adoucies qui parcourent l'ensemble du bâtiment», précise Anthony Fournier-Baïxas.

 

Et le choix de la couleur n'offusque pas les enfants ? «Non pas du tout, rétorque-t-il. Les gens de la vie scolaire ont bien confirmé que la couleur n'excitait pas les élèves. Le maître d'ouvrage est aujourd'hui conquis.» Côté aménagement extérieur, l'espace des cours est donc bel et bien séparé en deux. D'un côté, celui des classes maternelles, de l'autre celui des classes élémentaires. Entre les deux, une clôture végétale marque la limite. Dans ces cours sont aménagés des jardins pédagogiques permettant aux enfants de cultiver légumes et végétaux et de les voir pousser tout au long de l'année. Au sol, autour des arbres, pour la plupart existants, de petits îlots de sol souples invitent au jeu. Au final, un bel exemple de conception en harmonie avec ce quartier difficile.