CHANTIER. Le chef-d'oeuvre de béton bâti par l'architecte Auguste Perret va bénéficier d'une rénovation qui devrait s'achever à la fin de l'année 2025, date de son centenaire.

Une nouvelle jeunesse pour ce monument historique, classé en 1998 mais interdit au public depuis 1960. La Tour Perret, chef-d'oeuvre de béton bâti par l'architecte Auguste Perret, va bénéficier d'une rénovation qui devrait s'achever à la fin de l'année 2025, date de son centenaire, a annoncé hier la Ville de Grenoble.

 

D'après l'Agence France Presse, l'édifice haut de 95 mètres fait l'objet depuis l'automne 2023 d'importants travaux de réhabilitation. Ce "chantier titanesque de 15,5 millions d'euros" rassemble l'État - qui contribue à hauteur de 5 millions -, le département de l'Isère - 3 millions -, entreprises spécialisées et scientifiques.

 

"L'objectif, c'est la fin de la restauration fin octobre 2025, et ensuite il y a tout le travail scénographique et l'aménagement interne de la tour à réaliser pour pouvoir accueillir le public", a indiqué Valérie Vacchiani, la directrice de projet pour la municipalité grenobloise, lors d'un point d'étape sur les travaux. "L'objectif de cette restauration est bien évidemment de redonner la tour aux Grenoblois", a ajouté la responsable, précisant cependant qu'aucune date d'ouverture prévisionnelle n'a pour l'instant été fixée.

 

Une "tour pour regarder les montagnes"

 

Conçue pour offrir un panorama remarquable sur les massifs montagneux environnants, la tour accueille entre 40.000 et 50.000 visiteurs chaque année. Mais elle ne pourra pas dépasser 49 personnes en simultané le temps du chantier, a prévenu Valérie Vacchiani.

 

L'oeuvre d'Auguste Perret, considérée comme le dernier vestige de l'Exposition internationale de la houille blanche et du tourisme qui s'est tenue en 1925 à Grenoble, est actuellement encerclée d'engins de chantier et de palissades de protection. Les entreprises intervenantes ont commencé à démonter les cabines d'ascenseurs pour les restaurer, démoli la "casquette" - une sorte d'auvent circulaire situé au pied du monument - et débuté le forage destiné à renforcer les fondations de la tour, car celle-ci accusait "un basculement d'environ 40 cm" à son sommet.

 

Selon le site Internet de la Fondation du Patrimoine, Auguste Perret "voulait démontrer les capacités physiques et structurelles de ce nouveau matériau" qu'était alors le béton. L'organisation a d'ailleurs invité le public à participer au financement du projet en mettant en place une collecte, qui a levé environ 82.000 € à ce jour.

 

"Il a produit une oeuvre hors du commun dont les principes constructifs préfigurent le Mouvement moderne en architecture. Cette 'tour pour regarder les montagnes', selon ses propres mots, est l'une de ses rares réalisations parvenues jusqu'à nous dans son état d'origine", précise encore la Fondation du Patrimoine.

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