Alors que le texte du projet de loi portant engagement national pour l'environnement, dit Grenelle 2, sera examiné par l'Assemblée nationale le 4 mai prochain, déjà les polémiques fusent à propos d'amendements qui contrarieraient le développement de la filière éolienne. Détails.
Mardi, toute l'équipe du ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de la Mer, emmené par Jean-Louis Borloo, a présenté le projet de loi portant engagement national pour l'environnement, qui sera présenté à l'Assemblée nationale le 4 mai prochain. Ce texte, déjà adopté par le Sénat le 8 octobre 2009, décline les objectifs des 6 chantiers entérinés par le premier volet législatif dit Grenelle 1.
Les six chantiers majeurs du texte porte ainsi sur l'amélioration énergétique des bâtiments, les transports, les consommations d'énergie et la réduction des gaz à effet de serre, la biodiversité, la maîtrise des risques et de traitement des déchets, et enfin sur une nouvelle gouvernance écologique (lire article).
Les six chantiers majeurs du texte porte ainsi sur l'amélioration énergétique des bâtiments, les transports, les consommations d'énergie et la réduction des gaz à effet de serre, la biodiversité, la maîtrise des risques et de traitement des déchets, et enfin sur une nouvelle gouvernance écologique (lire article).
Des amendements « contre-productifs »
Toutefois, à quelques jours de l'examen de l'Assemblée nationale, un sujet provoque de houleux débats : l'avenir de l'éolien dans le projet de loi Grenelle 2. En effet, des amendements votés à ce texte « risquent de nuire au développement d'une filière industrielle prometteuse », s'indigne la Fédération des Industries Electriques, Electroniques et de Communication (FIEEC) dans un communiqué. Ainsi, si le ministère parle « d'amélioration de la planification, du cadre réglementaire et de la concertation locale sur les éoliennes », les acteurs du secteur de l'énergie y comprennent davanatage le renoncement à développement cette filière, qui serait « dommageable, particulièrement dans le contexte de crise que traverse le pays ». Côté politique, des députés Verts et PS ont eux aussi sonné l'alarme mercredi sur ces amendements, qui, selon eux, « visent à rendre impossible le développement de l'énergie éolienne ». « C'est une ambition écologique que l'on abandonne », ont ainsi déclaré François de Rugy et Noël Mamère (Verts) et Christophe Caresche et Philippe Plisson (PS).
Les opposants regrettent donc que, près d'un an après le vote de la loi Grenelle 1, qui fixait un rôle majeur à l'éolien (1/4 de l'objectif de 23% d'énergies renouvelables dans la consommation finale d'énergie d'ici à 2020), cette filière, qui aurait dû employer près de 60.000 personnes à la même échéance, soit en péril désormais. La FIEEC estime ainsi que les dispositions, si elles étaient adoptées, réduiraient de « plus de 60% les potentialités d'implantations d'éoliennes alors que […] pour se positionner à l'export, toute filière industrielle doit disposer en premier lieu d'un marché domestique », a dénoncé la fédération des syndicats des acteurs de l'énergie, de l'électronique, de l'électricité et des biens de consommation. Pour leur part, les députés parlent d'une réduction de « plus de 70% des projets actuellement en cours d'instruction », relate l'AFP. Réponses à partir de mardi prochain…