Vinci Construction France a choisi de confier le transport des déchets de son chantier parisien à Paprec Recyclage et CRH-Raboni, qui ont recours à une péniche naviguant sur la Seine. Le navire qui récupère les gravats les emporte vers un centre de retraitement situé en aval du fleuve. De quoi réduire le nombre de camions sur la route.
Les travaux de la Samaritaine battent leur plein. Prévus pour durer 36 mois, ils portent sur la rénovation de 70.000 m² de surface, grâce à la mobilisation de plusieurs centaines d'ouvriers. Marie-Line Antonios, la directrice générale des lieux, résume : "C'est le plus gros chantier des 20 dernières années sur un monument historique du cœur de Paris". Or, deux problématiques se posent : d'une part, le volume des déchets de chantier à évacuer, estimé à 110.000 mètres cubes de gravats, ferrailles, bois, cartons et plastiques divers. De l'autre, la situation exceptionnelle de l'édifice, au niveau du Pont Neuf dans le 1er arrondissement de la Capitale, une zone à la circulation particulièrement dense.
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L'entreprise générale Petit, la filiale de Vinci Construction France, qui conduit les travaux, a choisi de suivre les prescriptions de la charte "Chantier à faible nuisance", signée avec la mairie d'arrondissement, avec le maître d'ouvrage et la maîtrise d'œuvre d'exécution. Ceci afin d'assurer l'excellence environnementale du projet qui vise une triple certification HQE, LEED et BREEAM. Et c'est en péniche qu'une partie des déchets est donc évacuée vers le centre de traitement. C'est la solution fluviale portée par Paprec Recyclage et CRH-Raboni, qui a été choisie : une barge transporte 300 tonnes de déchet, soit l'équivalent de 60 camions. Le nombre de poids lourds est ainsi fortement réduit aux abords du chantier, tandis que l'empreinte carbone est drastiquement diminuée. Il est estimé que ce mode de transport fluvial divise par cinq les émissions de CO2 et qu'il réduit par un facteur 3,5 le nombre de kilomètres parcourus des camions. Concrètement, les déblais sont transportés sur 6,2 km par camion jusqu'à la plateforme CRH-Raboni d'Ivry-sur-Seine puis embarqués sur la barge qui les amène 38 km en aval, à l'usine Paprec de Gennevilliers. Une solution plus avantageuse que de les faire transiter uniquement par la route sur une distance de 22,4 km.
Favoriser la valorisation des déchets et réduire l'empreinte environnementale
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Manuel Estèves, directeur délégué de Vinci Construction France, explique : "Pour ce chantier conduit au cœur de la capitale, un des défis logistique est d'intervenir dans un environnement urbain dense. Notre volonté de recourir à la voie fluviale permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre et l'encombrement des voies routières parisiennes, tout en garantissant le rendement d'évacuation des déchets". Ces derniers sont largement valorisés, puisque Paprec Recyclage vise un taux de valorisation de 85 %. Les partenaires ont calculé qu'à la fin du chantier, près de 35 % des volumes de déchets du chantier de la Samaritaine auront transité par la Seine. Erwan Le Meur, directeur général adjoint de Paprec Recyclage, déclare : "A l'heure actuelle, le tiers de nos déchets de chantiers franciliens parvenant à Gennevilliers transite déjà par voie fluviale ; nous voulons développer cette solution et atteindre 50 % d'ici à 2020". Alain Renard, le directeur général opérationnel de CRH-Raboni IdF, conclut : "Cette solution montre bien que nos implantations en bord de Seine sont indispensables pour le développement du transport fluvial dans Paris intramuros".