Les salariés du granit breton se mobilisent pour la sauvegarde de leurs emplois, fragilisés par la montée des importations en provenance de pays à faibles coûts de main d'oeuvre, tels la Chine et l'Inde.
Plus de 300 d'entre eux selon la police, 500 selon la CFDT et la CGT, ont battu le pavé samedi après-midi à Rennes "pour défendre une profession" en proie à une importante vague de licenciements.
Du siège régional de l'Union des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem, patronat) à la préfecture, les manifestants ont relayé l'inquiétude des 1.600 salariés - sur 5.600 en France - du secteur granitier breton, qui assure 30% de la production nationale de monuments funéraires.
Dans le nord du département d'Ille-et-Vilaine, haut-lieu de l'extraction granitière, quelque 120 emplois, sur environ 800, ont été supprimés en trois mois, selon les syndicats.
La société Pelé à Montreuil-sur-Ille, l'une des principales enseignes d'un secteur éclaté en une myriade de 130 entreprises dans la région, a par exemple connu ces dernières semaines une vingtaine de licenciements, qui s'ajoutent à autant de départs volontaires.
"L'affaire est très durement ressentie chez nous où le granit, c'est un peu les racines, les gens y sont très attachés. Perdre le granit, c'est perdre son identité", explique à l'AFP le député socialiste Philippe Tourtelier, qui avait pris part à la manifestation au sein d'une délégation d'élus locaux ceints de leur échappe tricolore.
Pour expliquer la crise, les syndicats dénoncent la part croissante prise depuis quelques années dans le marché granitier français par les importations, en provenance notamment de pays comme le Brésil, l'Inde et surtout la Chine, accusés de "dumping social".
"La matière brute, et maintenant de plus en plus les produits finis aussi, sont vendus par ces exportateurs 40 à 50% moins cher que ce qu'on pratique en France", déplore Michel Lallement, secrétaire de la CFDT-construction pour l'Ille-et-Vilaine.
"On n'empêchera pas les importations, et d'ailleurs on ne le souhaite pas, puisque nous sommes nous-mêmes exportateurs", nuance le secrétaire régional de la CGT-construction, Francis Chobelet.
"Mais il faut mettre en place un système de traçabilité, de l'extraction à la vente en passant par la transformation, pour que le consommateur sache ce qu'il achète et afin de responsabiliser les donneurs d'ordre", ajoute-t-il. En soulignant que les pays exportateurs totalisaient en 1997, selon les statistiques du Bureau international du travail (BIT), "2,5 millions d'enfants casseurs de pierre âgés de 5 à 14 ans".
Au-delà des licenciements, les salariés du granit insistent sur le fait que le maintien de leur activité, crucial "pour l'économie en zone rurale", doit se faire dans de bonnes conditions de travail.
"Dans notre métier, on finit au Smic et parfois invalide. Beaucoup d'entre nous sont victimes de maladies professionnelles", affirme François Chobelet. "Demain, y aura-t-il intérêt à rester dans le granit ou à se tailler?", lance-t-il.
Du siège régional de l'Union des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem, patronat) à la préfecture, les manifestants ont relayé l'inquiétude des 1.600 salariés - sur 5.600 en France - du secteur granitier breton, qui assure 30% de la production nationale de monuments funéraires.
Dans le nord du département d'Ille-et-Vilaine, haut-lieu de l'extraction granitière, quelque 120 emplois, sur environ 800, ont été supprimés en trois mois, selon les syndicats.
La société Pelé à Montreuil-sur-Ille, l'une des principales enseignes d'un secteur éclaté en une myriade de 130 entreprises dans la région, a par exemple connu ces dernières semaines une vingtaine de licenciements, qui s'ajoutent à autant de départs volontaires.
"L'affaire est très durement ressentie chez nous où le granit, c'est un peu les racines, les gens y sont très attachés. Perdre le granit, c'est perdre son identité", explique à l'AFP le député socialiste Philippe Tourtelier, qui avait pris part à la manifestation au sein d'une délégation d'élus locaux ceints de leur échappe tricolore.
Pour expliquer la crise, les syndicats dénoncent la part croissante prise depuis quelques années dans le marché granitier français par les importations, en provenance notamment de pays comme le Brésil, l'Inde et surtout la Chine, accusés de "dumping social".
"La matière brute, et maintenant de plus en plus les produits finis aussi, sont vendus par ces exportateurs 40 à 50% moins cher que ce qu'on pratique en France", déplore Michel Lallement, secrétaire de la CFDT-construction pour l'Ille-et-Vilaine.
"On n'empêchera pas les importations, et d'ailleurs on ne le souhaite pas, puisque nous sommes nous-mêmes exportateurs", nuance le secrétaire régional de la CGT-construction, Francis Chobelet.
"Mais il faut mettre en place un système de traçabilité, de l'extraction à la vente en passant par la transformation, pour que le consommateur sache ce qu'il achète et afin de responsabiliser les donneurs d'ordre", ajoute-t-il. En soulignant que les pays exportateurs totalisaient en 1997, selon les statistiques du Bureau international du travail (BIT), "2,5 millions d'enfants casseurs de pierre âgés de 5 à 14 ans".
Au-delà des licenciements, les salariés du granit insistent sur le fait que le maintien de leur activité, crucial "pour l'économie en zone rurale", doit se faire dans de bonnes conditions de travail.
"Dans notre métier, on finit au Smic et parfois invalide. Beaucoup d'entre nous sont victimes de maladies professionnelles", affirme François Chobelet. "Demain, y aura-t-il intérêt à rester dans le granit ou à se tailler?", lance-t-il.