Dans un contexte fragile de l'état des finances publiques, le Gouvernement français devra sans doute renoncer à des projets d'infrastructures de transport de grande envergure, annoncés par le précédent Gouvernement. «Il faudra en abandonner certains », a signalé ce mercredi Jérôme Cahuzac, ministre délégué au Budget, sans encore préciser lesquels. Inquiète de la situation, la FNTP réagit.

Les projets d'infrastructures de grande envergure issus du Grenelle de l'environnement sont irréalisables en l'état actuel des finances publiques, ont estimé en début de semaine les experts de la Cour des comptes, qui préconisent de les hiérarchiser et de trouver de nouvelles sources de financement.
Pour cela, ils se sont appuyé sur le Schéma national des infrastructures de transports (Snit), prévu par la loi Grenelle 1, qui fixe à 245 Mds € d'euros sur 25 ans l'enveloppe nécessaire pour moderniser et entretenir les infrastructures existantes tout en développant de nouvelles installations. Leur recommandation ? Un report de plusieurs dizaines de projets vers des modes de transport plus respectueux de l'environnement, au bénéfice du ferroviaire et du fluvial.

 

Ce mercredi, le ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac a enfoncé le clou : « Il ne sera pas possible de réaliser tous les projets d'infrastructures de transport annoncés par le précédent gouvernement, et il faudra en abandonner certains, a-t-il averti. Et il faudra élaguer. Le Gouvernement Ayrault n'aura pas d'autre choix que d'abandonner certains projets », a-t-il confirmé sur France 2.

 

Tous les projets sont-ils nécessaires ?
M. Cahuzac s'est notamment interrogé sur l'intérêt de prolonger certaines lignes de TGV « pour un gain de temps marginal », alors qu'il serait peut-être plus urgent de consacrer cet argent à l'entretien des lignes ferroviaires secondaires. Le nouveau ministre délégué aux Transports, Frédéric Cuvillier, affirme, également, sa volonté de « mettre de l'ordre dans le Snit ». Ce sera la tâche d'une commission prochainement désignée et chargée de « hiérarchiser les projets, de définir un mode d'emploi ainsi que sa faisabilité financière », selon le ministre.

 

Il reviendra ainsi à cette instance de passer au crible une multitude de dossiers comme la poursuite du programme de lignes ferroviaires à grande vitesse (LGV), le développement des voies ferrées dédiées au fret grande distance ou la réalisation d'une quinzaine de projets portuaires et fluviaux.

 

« C'est une charge insoutenable en termes de financement public, estime dans sa globalité à l'AFP Gilles Savary, député PS (Gironde) et spécialiste des questions de transports. Cela impose de faire des choix et donc frustrer de nombreux élus. Il revient alors donc au Gouvernement de définir le champ du possible.»

 

« Définir le champ du possible »
Quels seraient alors les projets les plus incertains ? Le Canal Seine-Nord en fait partie, prévoyant de connecter la Seine aux grands réseaux fluviaux de nord du continent. Certains élus, à l'instar du député UMP du Nord, Thierry Lazaro, tirent la sonnette d'alarme : « Si le canal ne se fait pas, c'est la mort du transport fluvial français ».

 

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