CONJONCTURE. Dans son tout premier rapport d'activité, la Direction de l'immobilier de l'État (DIE) dresse les grands chantiers qui doivent contribuer à la politique immobilière nationale en tant que levier de baisse de la dépense publique.

Au cœur de la réforme de l'action publique, l'immobilier d'État est un chantier non négligeable, dont les maîtres d'œuvre sont appelés à faire preuve d'innovation et de maîtrise des coûts. Détenteur d'un vaste parc immobilier évalué à 62,6 milliards d'euros, l'État est aussi propriétaire de nombreux bâtiments vieillissants voire obsolètes, qu'il doit rénover, sinon céder à bas coûts tout en contribuant à augmenter les ressources publiques.

 

Pendant l'année 2018 sur laquelle a été établi le premier rapport d'activités, la DIE affiche un gain de 46,3 millions d'euros après avoir renégocié 469 baux, la construction de 1.400 logements sociaux en mobilisant son foncier et 89 millions d'euros issus de l'encaissement de redevance.

 

Le volume de cessions plus élevé en Ile-de-France

 

Pourtant, l'État a vu baisser son volume de cessions immobilières, passant d'un volume de 574 millions d'euros en 2012 contre 240 millions en 2018. Pour la Direction de l'immobilier de l'État, cette baisse des stocks de 19% s'explique par la raréfaction des "opérations d'ampleur exceptionnelle", et d'une conjoncture qui rend difficile la cession de "biens professionnels qui ne sont pas neufs ou entièrement rénovés".

 

En répartition, les opérations de cession se sont concentrées en Ile-de-France, dans le département du Nord et la région Grand Est. A contrario, c'est la région capitale qui détient le plus gros volume financier de ces cessions, pesant à hauteur de 50% dans les recettes.

 

1.400 logements sociaux construits sur du foncier publique

 

Pour autant, si l'État attend beaucoup de la cession de son patrimoine, sa politique immobilière n'en est pas encore à la liquidation totale de son parc. Via les schémas stratégiques immobiliers régional et national, la DIE réalise des arbitrages réguliers entre cessions par inutilité ou coût d'entretien d'un bien, conservation ou revalorisation alternative.

 

Cette "rationalisation" du parc immobilier étatique permettra de financer la modernisation des biens conservés par l'État, notamment leur montée en gamme en matière de performance énergétique. Cet important chantier se concentre plus particulièrement sur la rénovation des cités administratives, qui a donné lieu à plan quinquennal de travaux doté d'un milliard d'euros. Certains biens jugés "inutiles" pour les agents du service public ont été libérés pour la production de logements sociaux. 18 ventes ont été signées en 2018, permettant la construction de 1.400 logements sociaux.

 

"Au 31 décembre 2018, 9 projets de rénovation de cité avaient déjà été sélectionnés pour plus de 300 millions d'euros", peut-on lire dans le rapport d'activités de la DIE.

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