Selon une étude publiée jeudi par la banque Nationwide, la hausse des prix de l’immobilier en Grande-Bretagne a affiché en mai dernier son plus bas niveau depuis août 1996. Ainsi, par rapport à la même période l’année dernière, les prix ont progressé de 5,5% en mai, contre 7% en avril.

Sur un mois, les prix ont progressé de seulement 0,3% en mai, contre 0,9% en avril, note l’étude. Et sur les trois derniers mois, les prix ont progressé de 0,2% en moyenne d'un mois sur l'autre, alors que le rythme de hausse était de 1,7% sur la même période il y a un an.

«Ces chiffres confirment la tendance observée depuis le début de l'année et l'opinion de Nationwide que le marché de l'immobilier ralentit progressivement», a commenté Fionnuala Earley, économiste de la banque.

Les premiers signes d'un ralentissement du marché de l'immobilier sont apparus l'été dernier en Grande-Bretagne. Selon l’étude, il était souhaité par la Banque d'Angleterre (BoE), qui a relevé son taux d'intérêt directeur à cinq reprises entre novembre 2003 et août 2004, le portant finalement à 4,75%, pour prévenir une surchauffe du marché.

Les économistes divergent sur la question de savoir si le marché va continuer de ralentir doucement, ce que souhaite la BoE pour éviter un krach qui serait désastreux pour l'économie britannique, ou si une correction brutale des prix reste à venir. «Dans la mesure où il est désormais évident que le coup de frein de la consommation des ménages commence à avoir des conséquences sur le marché du travail, et face à de probables hausses d'impôts et à une faible demande de nouveaux emprunts immobiliers, il est probable que nous en sommes seulement au premier stade de la correction du marché de l'immobilier», ont estimé les économistes de Capital Economics après la publication des chiffres de Nationwide.

La consommation des ménages, principal moteur de la croissance de l'économie britannique, est étroitement liée au marché de l'immobilier en Grande-Bretagne, dans la mesure où les Britanniques vivent beaucoup à crédit et gagnent leurs crédits à la consommation sur la plus-value potentielle de leur logement. Lorsque les prix baissent, ils empruntent moins facilement et consomment moins. Le prix moyen d'une propriété en Grande-Bretagne a progressé de 8.252 livres sur les douze mois achevés fin mai, à 157.272 livres (232.149 euros).

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