Une information judiciaire a été ouverte fin 2012 "pour faux" concernant les conditions d'attribution à Eiffage du chantier du Grand Stade de Lille. Explications.
Déjà annoncée en mai 2012 mais démentie. Cette fois, l'ouverture d'une information judiciaire liée aux conditions d'attribution du Grand Stade de Lille vient d'être confirmée par le Parquet de la ville.
A l'origine de cette action, Éric Darques, ancien élu de la ville de Lambersart (Nord), spécialiste des questions de transparence financière. Celui-ci veut comprendre pourquoi le groupe Eiffage a été choisi alors que son projet présentait un surcoût de 108,5 M€ par rapport à celui de son principal concurrent - le consortium Norpac-Bouygues. En effet, l'équipement proposé par Eiffage affichait un coût de 440 millions d'euros contre 332 pour le consortium de Bouygues. Selon Eric Darques cité dans le quotidien Libération : "Le plus intrigant, c'est que les services de la communauté urbaine avaient initialement préféré le projet de Bouygues".
Vers des auditions d'élus ?
Tout comme en mai, Eric Darques souhaite demander l'audition d'actuels élus ayant participé au vote comme Martine Aubry, la maire de la ville et Marc-Philippe Daubresse, député du Nord. Objectif : savoir sur quelles bases a été fait le choix. D'autant plus que deux rapports auraient été rédigés l'un privilégiant le projet d'Eiffage, l'autre celui de Bouygues. Ce qui fait dire à Eric Darques dans Libération que "les deux rapports sont exactement le mêmes, seuls les noms des favoris ont été changés".
De son côté, Bertrand d'Herouville, président d'Elisa, la société concessionnaire du Grand Stade a tenu à expliquer à Libération que cette différence de coût s'appuyait sur la qualité du stade qu'il qualifie "d'innovant et multifonctionnel". Quant à la communauté urbaine de Lille (LMCU), interrogée par l'AFP, elle s'est déclarée "sereine" sur ce dossier, estimant qu'il n'y avait "rien de nouveau" à ce sujet. Elle a également souligné qu'à l'époque de l'attribution du chantier, la chambre régionale des comptes avait
validé la procédure, de même que "le contrôle de légalité de la préfecture avait validé la délibération".
Pour rappel, le projet du Grand Stade de Lille, une enceinte ultramoderne de plus de 50.000 places - avec toit rétractable - et dont les travaux en proche banlieue de Lille sont déjà bien avancés, constitue l'un des premiers PPP de France.