RECOMPENSES. Ingérop a remporté deux des quatre distinctions du grand Prix national de l'ingénierie, dont l'annonce des lauréats a eu lieu le 15 octobre, à Paris.

Le Grand Prix National de l'Ingénierie récompense, chaque année depuis 2006, une équipe ayant concouru à la conception, soit d'un produit, soit d'un projet remarquable dans le domaine de l'industrie ou de la construction. Ce grand prix vise à "mettre en lumière l'ingénierie française dans toute sa diversité et ses composantes et à valoriser ainsi la valeur ajoutée de la prestation intellectuelle d'ingénierie, notamment en termes de recherche et développement et innovation", expliquent ses promoteurs. Parmi ceux-ci figurent le ministère de la Transition écologique, le ministère de la Cohésion des territoires, et le syndicat professionnel Syntec-Ingénierie.

 

Le concours, ouvert en mai dernier, récompense les équipes dans trois catégories : Industrie et conseil en technologies, Construction et aménagement, et enfin Territoires et innovation, qui récompense un projet d'intérêt local ou conçu par une TPE ou PME innovante. Un Grand Prix distingue, en outre, un projet remarquable d'une des trois catégories.

 

Les candidatures sont appréciées au regard de l'inventivité, la technologie ou l'innovation déployée ; la pluridisciplinarité de l'équipe et sa capacité d'intégration des outils, des méthodes et des compétences ; l'apport spécifique de la fonction ingénierie à la faisabilité technico-économique du projet ; l'intégration des composantes du développement durable dans l'ingénierie du projet ; mais également "la faculté du projet à participer à la relance d'une économie résiliente" : ce critère, nouveau par rapport aux années précédentes, est introduit au vu de la crise actuelle.

 

Ingérop rafle la moitié des prix

 

De ces quatre distinctions, Ingérop n'a fait qu'une bouchée puisque la société d'ingénierie et de conseil en remporte deux, dont le Grand Prix. Celui-ci est attribué au projet Ynfarm, qui doit, une fois en fonctionnement, constituer la plus grande ferme d'insectes verticale au monde. Conçue pour l'entreprise Ynsect, entreprise française du Next 40, leader mondial de l'élevage et de la transformation d'insectes comestibles, Ynfarm sera la deuxième unité de production de l'entreprise et se situera à Poulainville dans la Somme. Lancée en 2018, elle a pour objectif à terme de dépasser les 100.000 tonnes de production par an. Ingérop a assuré la maîtrise d'œuvre générale du projet.

 

Le second projet signé Ingérop et primé lors de cette cérémonie a obtenu le prix Territoire et innovation. Il s'agit de la déconstruction de la raffinerie SRD de Dunkerque dans le Nord, terminée fin 2019. Le site va désormais faire l'objet d'une dépollution. L'Installation classée pour la protection de l'environnement (ICPE), par ailleurs site Seveso, a nécessité un haut degré de maîtrise technique, d'innovation dans les process de mise en œuvre et de gestion des risques. Le but final de l'opération est de préserver l'environnement et de réhabiliter ce site de 100 hectares, malgré des contraintes de désamiantage, de gestion des résidus de production et de respect impératif des coûts et des délais. Un défi ambitieux rendu possible grâce à la plus-value de l'ingénierie et des 14 mois d'études en amont. Ingérop a également assuré la maîtrise d'œuvre de ce projet.

 

Rénovation "reproductible" d'un lycée en Bretagne

 

Le prix Construction et aménagement est attribué à Egis pour la réhabilitation en site occupé du lycée Bréquigny à Rennes. Un exemple de rénovation reproductible "garantissant confort, santé, performance énergétique et sobriété carbone" au plus grand lycée de Bretagne. D'une superficie de près de 20.000 m², le lycée Bréquigny regroupe 3.500 élèves et constitue le plus grand lycée de Bretagne. Construit en 1958, sa rénovation devenait indispensable pour pérenniser l'accueil des élèves. La Région Bretagne, dans le cadre d'un marché global de performance, a confié aux équipes Bâtiments Centre-Ouest d'Egis la maîtrise d'œuvre pour un important programme de rénovations thermiques, de réhabilitations et d'extensions.

 

Egis a axé sa conception en visant notamment l'excellence environnementale et en agissant sur les deux postes principaux des émissions de gaz à effet de serre dans la construction que sont les matériaux et le transport. Ainsi, la solution retenue pour diminuer l'impact environnemental des travaux a été la pose de murs en ossature bois et de toitures en caissons bois préfabriqués localement (à moins de 50 km du chantier). Ce modèle avait déjà été testé par Egis sur la rénovation d'un autre lycée, à Lorient. Pour la société d'ingénierie, cette seconde réalisation atteste de la reproductibilité du modèle.

 

Enfin, le prix Industrie et conseil en technologies est attribué à Segula Technologies, l'un des leaders mondiaux du secteur.

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