Mais quel sera exactement le Grand Palais qui émergera de ce chantier ? "Un bâtiment d'avant-garde culturel, environnemental et logistique", annonce la ministre de la Culture. Outre la sécurisation et la mise aux normes d'accessibilité de l'ensemble du bâtiment, c'est un véritable "outil" dont va se doter Paris. "Nous allons lui offrir une nouvelle splendeur, un nouvel éclat. La capacité d'accueil de la nef va doubler avec de nouveaux parcours de visites et des abords magnifiés". L'édifice devrait voir sa fréquentation passer de 3 millions de visiteurs par an à 4 millions, grâce à une programmation éclectique : expositions artistiques bien sûr, expérimentations scientifiques au Palais de la Découverte rénové, mais également tenue de grands événements de mode (bien-sûr) ou sportifs (hippisme comme à ses origines). En 2024, à sa réouverture, le Grand Palais accueillera notamment les compétitions d'escrime et de taekwondo pour les Jeux Olympiques d'été.
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Un monument en péril
La directrice des lieux, Sylvie Hubac, raconte : "C'est un monument extraordinaire, inscrit dans l'histoire de la France. Et c'est le grand chantier culturel des années à venir". Elle y voit un enjeu patrimonial, la réfection étant la première d'envergure globale, depuis l'inauguration des lieux en 1900, ainsi qu'un enjeu fonctionnel. François Châtillon, l'architecte en chef des Monuments historiques, résume : "Retrouver la lumière, les transparences, pour retrouver la composition de son architecture magistrale". Le projet de l'agence LAN Architecture, sélectionné en 2016, vise en effet à restaurer les circulations et les perspectives intérieures en ouvrant les liens entre la nef, les galeries intermédiaires et le Palais de la Découverte. Une entrée latérale commune aux établissements, située sur un square remanié en pente douce, desservira une artère centrale, traversante, orientée nord-sud. Cette "rue des Palais" concentrera les lieux de convivialité (restauration, boutique) et permettra aux visiteurs de se diriger au choix vers le Grand Palais ou vers le Palais de la Découverte. Le but, selon la ministre, est de "faire se rencontrer les publics" en mêlant arts, sciences et société.
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L'architecte en chef des Monuments historiques note : "L'architecture du bâtiment est très composée, et l'axe fort est aujourd'hui perdu". Umberto Napolitano, co-fondateur de l'agence LAN, expose : "Le Grand Palais a été mis à l'épreuve sur un siècle, et il est prêt à évoluer vers le futur. Son architecture très moderne a une capacité à être résiliente". Le maître d'œuvre a vanté le plan originel, très ingénieux au point de vue urbanistique et fonctionnel, avec ses rampes d'accès pour les chevaux et ses nombreux points d'entrée sur les rues. Selon lui, les interventions seront minimales, afin d'ajouter quelques connexions verticales manquantes. Notons toutefois la création, ex-nihilo d'une plateforme logistique qui faisait jusque-là défaut, sous la partie sud de la grande nef, renforcée à l'occasion de sa rénovation en 2005. Autres nouveautés, l'installation d'une terrasse panoramique en bordure de la verrière, afin de mieux profiter de la vue sur la Seine, sur le pont Alexandre III et les Invalides, mais également sur l'édifice lui-même, chef d'œuvre du 19e siècle. Comme le conclut François Châtillon : "Le Grand Palais a fini le 19e siècle, avec ce manteau de pierre, et annoncé le 20e avec son armature de fer et de verre". A charge maintenant des intervenants du chantier de le faire entrer dans le 21e siècle.
Inauguration en 1900
72.000 m² de surface globale
13.500 m² sous la nef
240 m. de longueur et 45 mètres de hauteur sous cette nef
200.000 tonnes de pierre
9.000 tonnes d'acier
280 tonnes de verre
3 millions de visiteurs par an