ENVIRONNEMENT. A l'occasion d'un voyage dans l'Aube ce mercredi 5 février 2020, la secrétaire d'État à la Transition écologique, Brune Poirson, a lancé un appel à projet national visant à la réduction, au recyclage et à la valorisation des déchets du bâtiment.
Le constat du gouvernement est clair : "Avec 227,5 millions de tonnes par an, le secteur du bâtiment et des travaux publics est le plus gros producteur de déchets en France alors que la construction valorise seulement la moitié de ses déchets avec des performances très hétérogènes selon les matériaux". Si plusieurs propositions de la loi anti-gaspillage, votée en fin de semaine dernière, apportent des réponses à ces problématique, Brune Poirson, secrétaire d'État à la Transition écologique, a profité d'un voyage dans l'Aube pour annoncer le lancement d'un appel à projet national. Imaginé par le Programme d'investissement avenir, il visera la réduction, le recyclage et la valorisation des déchets. Les entreprises peuvent déposer leurs dossiers auprès de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) jusqu'au 25 septembre 2020.
20 millions d'euros mis sur la table
Concrètement, ce dispositif sera doté de 20 millions d'euros, dans le but "d'encourager des solutions innovantes pour mieux réemployer les matériaux issus de déconstruction, mais aussi pour améliorer le taux de recyclage des déchets de la construction et de la rénovation", nous informe un communiqué de presse ministériel. "On ne peut plus se contenter d'avoir seulement 2% de toutes nos moquettes et de nos fenêtres recyclés ! Seule la moitié des déchets du bâtiment est recyclée et réutilisée, alors qu'il s'agit du secteur qui en produit le plus en France", commente la secrétaire d'État à la Transition écologique et solidaire, Brune Poirson. Cette disposition vient en amont de la création, prévue en 2022 par la loi économie circulaire, d'une filière de récupération des déchets dans le bâtiment. "Cet appel à projet nous permettra d'accompagner des entreprises ayant des solutions pour la réduction, le recyclage et la valorisation de ces déchets", annoncé Brune Poirson.
Quatre objectifs sont isolés : réduire la production de déchets et la consommation de ressources ; augmenter le taux de recyclage des déchets non inertes et non dangereux du bâtiment ; augmenter la part de déchets recyclés dans la construction et la rénovation de bâtiments ; enfin, promouvoir des solutions de massification et d'industrialisation dans les territoires sur des domaines transverses à la filière autour de la technologie, la traçabilité, la capitalisation de données techniques et la logistique.
"C'est au Gouvernement de faire bouger les choses"
Ce mercredi 5 février 2020, la secrétaire d'État a visité le site de Veka recyclage, à Vandeuvre-sur-Barse. Au mois de juin dernier, son directeur général, François Aublé, faisait un point sur le recyclage des menuiseries PVC. Celui qui préside aussi le Syndicat national des régénérateurs de matières plastiques (SRP) expliquait : "Chaque année, entre 40.000 et 50.000 tonnes de déchets PVC pourraient être valorisées, mais 80 % d'entre elles sont enfouies dans des décharges. Le problème vient de là". Il ajoutait aussi : "C'est au Gouvernement de faire bouger les choses. Le ministère de la Transition écologique (François de Rugy à l'époque) nous demande des arguments pour appuyer l'interdiction de la mise en décharge".
A la suite de la visite de l'usine de recyclage et de l'annonce de l'appel à projet, Brune Poirson se rendra sur le site de l'entreprise Larbaletier, à Fontaine-les-Grès (Aube), créateur d'€cobox, une machine de collecte de bouteilles en plastique. En plus de récupérer les déchets, cet outil prépare la matière plastique pour les transformateurs de plastique pétrosourcé, plus connu sous le signe P.E.T. (Polytéréphtalate d'éthylène).