Le discours de politique générale de Jean-Pierre Raffarin a été un plaidoyer pour une "République des proximités" avec l'annonce d'un vaste chantier de décentralisation pour l'automne, des moyens renforcés contre l'insécurité et moins d'Etat dans le domaine économique et social. En matière de logement, le Premier ministre s'est contenté de dresser les contours d'une politique totalement décentralisée, avec des décisions prises à l'échelon local.

"C'est à l'échelon local, avec la population et les élus locaux, que l'appréciation des besoins est la plus pertinente. La politique du logement sera revue dans ce sens", a indiqué le Premier Ministre en précisant toutefois que c'est à l'Etat de déployer une stratégie en la matière.

Jean-Pierre Raffarin a également souligné que la politique du logement doit être "décloisonnée, qu'il s'agisse des instruments financiers ou des solutions de logement".

Il a indiqué que les actions en faveur du logement "doivent reposer sur un cadre contractuel, négocié entre élus locaux et bailleurs sociaux ce qui permettra d'être la clé de la reconquête des quartiers difficiles".

Le Premier ministre faisait ainsi allusion aux opérations de renouvellement urbain ou remodelage des quartiers pour lesquels les crédits budgétaires existent mais qui ne démarrent pas en raison des lourdeurs administratives, de la centralisation des prises de décision et du manque de volonté politique.

Quelque 300.000 logements locatifs sociaux sont à démolir au cours des 15 prochaines années, soit 10% du parc social national, estiment les HLM. Ce chiffre, confirmé par le ministère de l'Equipement, est actuellement hors de portée en raison de la complexité des dossiers. Depuis quelques années le rythme de démolition atteint à peine 10.000 démolitions par an."Il faudrait le doubler au minimum", estiment les HLM.

Globalement, le Premier ministre a placé la décentralisation au coeur de son action. Il a d'ailleurs programmé deux projets de loi pour l'automne, l'un constitutionnel sur le "droit à l'expérimentation" des régions et les référendums locaux, l'autre sur les "transferts de compétences". "La décentralisation (...) c'est l'occasion et le moyen de faire les indispensables réformes de structure. C'est la possibilité de retrouver une liberté d'action", a-t-il précisé.

Au niveau social, Jean-Pierre Raffarin s'est attaqué aux 35 heures. Il a confirmé que "la durée légale du travail" ne serait pas remise en cause mais que la loi allait être "assouplie" afin de faciliter le recours aux heures supplémentaires. Les lois Aubry sur les 35 heures "entravent la volonté de certains salariés de travailler davantage et le développement de nombreuses entreprises", a fait valoir le chef du gouvernement. L'harmonisation des différents Smic créée par les 35 heures sera aussi prioritaire, a-t-il ajouté.
De même, la loi de modernisation sociale - qui comporte un volet anti-licenciements - sera "réformée et simplifiée", a ajouté le Premier ministre.

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