POLITIQUE. Le gouvernement de Michel Barnier est tombé, ce 4 décembre 2024, du fait du vote d'une motion de censure, avec 331 voix pour. Un état de fait qui plonge le secteur du bâtiment dans le flou, avec de nombreux dossiers en suspens.

La motion de censure contre le gouvernement Barnier a été votée à 331 voix, ce 4 décembre 2024. Une issue que craignaient notamment les représentants du secteur du bâtiment et des TPME, confrontés à une crise de la construction neuve et à un ralentissement des travaux de rénovation.

 

Les professionnels se retrouvent ainsi dans l'expectative par rapport à une série de mesures qu'ils espéraient voir entrer en vigueur rapidement : l'élargissement du prêt à taux zéro (PTZ), le plafonnement de la réduction de loyer de solidarité (RLS) à 1,1 milliard d'euros, l'exonération limitée des donations en vue de l'acquisition d'une résidence principale dans le neuf et la stabilité des règles de MaPrimeRénov' de mai 2024. Ces quatre évolutions, listées par la Fédération française du bâtiment (FFB) dans un récent communiqué, seront-elles reprises dans un nouveau Budget 2025, par un futur gouvernement ? Pour l'instant, le flou est total. Et les travaux de l'Assemblée nationale sont, quoi qu'il en soit, ajournés.


De nombreux dossiers en suspens

 

"Nous souhaitons la mise en place, le plus rapidement possible, d'un nouveau gouvernement d'unité et de responsabilité", réagit Jean-Christophe Repon pour Batiactu. "Il nous faut des réponses, très vite, sur de nombreux dossiers qui restent en suspens : les règles de MaPrimeRénov' en 2025, la relance d'un marché en baisse d'activité, la simplification administrative, des évolutions sur le RGE, le taux de TVA sur les chaudières gaz..." Plus largement, le président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises de bâtiment (Capeb) attend des futurs décideurs de rassurer les Français, de manière à ce qu'ils envisagent d'utiliser leur épargne pour déclencher des travaux.

"Dès que nous saurons à qui il faut nous adresser pour construire la suite, nous apporterons nos points de vue. Cette instabilité est, évidemment, un peu usante, mais nous avons confiance dans nos idées et dans la cohérence de nos arguments. A présent, il nous faut des réponses !"
La Capeb compte également s'appuyer, dans les semaines à venir, sur les députés, dont un certain nombre ont déjà été sensibilisés ces derniers mois à ses problématiques.

 

"Si un budget n'est pas voté rapidement, c'est le chaos pour le Bâtiment."

 

"Alors que nous traversons une crise lourde du bâtiment et du logement neuf, ce gouvernement avait quand même pris des mesures importantes pour les Français", comme sur le PTZ, argumentait pour sa part Olivier Salleron, président de la FFB, sur BFM ce 4 décembre après-midi. D'après lui, le rejet de ce projet de Budget pourrait coûter de 100 à 150.000 emplois l'an prochain. "Si un budget n'est pas voté rapidement, c'est le chaos pour le Bâtiment", a-t-il aussi alerté. "Et quand notre secteur ne va pas bien, il entraîne le reste de l'économie dans la récession."

 

Valérie Létard, ministre du Logement du gouvernement Barnier, a également réagi sur X :

 

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