Pour sa cinquième édition, et tandis qu'il se place désormais sous le haut patronage de l'Unesco, le Prix de l'Architecture Durable (Global Award for Sustainable Architecture) affirme plus que jamais ses fondamentaux : promouvoir l'architecture durable sous toutes ses facettes. Illustration avec les cinq nommés révélés le 23 mai.
Pour ce cinquième anniversaire de la création du Prix de l'architecture durable - Global Award for Sustainable Architecture - le maître-mot est l'engagement. Un mot indispensable tant la question première est fondamentale : "Comment habitons-nous sur Terre ?". Comment concilier les paramètres et impératifs sociaux, géographiques, politiques, économiques, comme environnementaux pour un habitat durable ?
Engagée, Jana Revedin, la fondatrice de ce prix, l'est plus que jamais ! Elle l'est pour promouvoir l'architecture durable à travers le monde, en mettant en avant des architectes aux pratiques variées, des "grands" comme des inconnus, leurs histoires d'architecture, leurs recherches, leurs projets... aidée de son comité d'experts à travers le monde.
Engagé est le Fonds Locus - "Dare, Transmit, Federate" (Oser, transmettre, fédérer) - qui, en rassemblant les lauréats, permet un véritable échange au niveau international, une promotion du dialogue entre les architectures, comme une mobilisation des compétences en faveur de projets concrets*.
Engagés sont surtout tous ces lauréats. Le palmarès 2011 démontre une fois de plus la diversité et la richesse de l'architecture durable aujourd'hui. Shlomo Aronson, grande figure israélienne de l'architecture et du paysage, côtoie le collectif islandais Vatnavinir, l'Américain Teddy Cruz, la jeune Allemande Anna Heringer ou encore la fascinante communauté péruvienne de Huinchiri, bâtisseuse du Pont Q'eswachaka (voir diaporama). Tous ont en commun une démarche innovante et l'amour de la Terre et de son patrimoine.
Une benjamine qui a tout d'une - très - grande
Engagée l'est ainsi, par exemple, l'allemande Anna Heringer, la benjamine, née en 1977. Un talent immense dans un petit bout de femme, découverte notamment par ses projets au Bangladesh - son premier étant celui de son diplôme, alors qu'elle n'est âgée que de 19 ans. Pour elle, "l'architecture est un outil pour améliorer nos vies". "Des rêves plein la tête", elle démontre par sa fraîcheur, sa joie de vivre et son souhait de se mettre au service des autres, comment "un architecte écologique, juste, créatif, communicant... est un architecte heureux, dont on a besoin !". Plus jeune lauréate du concours certes, elle n'en est pas moins l'une de ses figures les plus exemplaires, tant ses projets fondés sur le développement du travail et des techniques locales, dans un échange réciproque "constructif" - dans tous les sens du terme - entre tous les acteurs, illustrent parfaitement la philosophie de l'architecture durable. Une démarche qu'elle transmet de manière pédagogique à tous, étudiants occidentaux comme populations qui profitent de ces infrastructures.
L'architecture durable est une architecture plus que jamais ancrée dans le réel, plaçant non seulement l'environnement et, surtout, l'humain au coeur de sa démarche globale, forcément. Une vocation, bien sûr, mais loin d'être utopique. Quant à être engagée... toujours !
Découvrez l'ensemble des lauréats 2011 en pages suivantes.
Retrouvez l'historique du Global Award sur Batiactu.
A noter :
Exposition des lauréats 2010 actuellement à la Cité de l'Architecture, partenaire historique du Global Award.
Sortie du tome II Sustainable Design, de Marie-Hélène Contal et Jana Revedin (respectivement responsable du prix à la Cité de l'architecture et commissaire du Global Award, également initiatrices de l'événement) aux éditions Actes Sud en septembre.
Créé l'année dernière à l'initiative de Jana Revedin, le Fonds Locus - placé sous le patronage de l'Unesco et soutenu par la fondation GDF Suez - entend valoriser l'architecture durable à travers le Global Award mais, aussi, à agir en tant que "Do tank", à travers la transmission et la promotion des savoirs de tous les lauréats par des expositions, conférences et autres formations continues. Agissant en réseau d'experts, il travaille aussi à des projets concrets, comme celui, à l'initiative du lauréat Wang Shu, de la redynamisation durable d'une zone portuaire historique chinoise. il lui faudra encore "oser" - Dare - avec le prochain, encore en recherche de financements, qui emmènera les architectes au coeur du quartier des chiffonniers au Caire, dont un des porte-paroles fut Soeur Emmanuelle, afin de participer au réaménagement d'espaces partagés qui aideront cette communauté.
Plus d'infos : www.global-award.org