ANALYSE. D'après la secrétaire d'État à la transition écologique Emmanuelle Wargon, la crise des gilets jaunes est le résultat d'une défaillance de la politique française d'aménagement du territoire. Elle s'est exprimée à ce sujet lors de l'évènement Cities to be, qui s'est tenu les 12 et 13 septembre à Angers.
C'est lors du salon Cities to be, qui s'est déroulé les 12 et 13 septembre 2019 à Angers, qu'Emmanuelle Wargon a pu développer une analyse reliant le mouvement des gilets jaunes et l'aménagement du territoire. La secrétaire d'État à la Transition écologique, qui a animé le grand débat avec Sébastien Lecornu, a affirmé que cette crise était le résultat de la "défaillance complète de notre vision de l'aménagement du territoire". Une vision qui a suivi ce schéma : centres-villes de plus en plus chers, périphérie qui s'étale de plus en plus, modèle des centres commerciaux, et utilisation d'un mode de vie basé sur la voiture - la révolte étant apparue du fait des taxes sur le carburant...
La réponse doit aller au-delà de la ville elle-même
Dans la réponse que les pouvoirs publics doivent apporter, il ne saurait "être uniquement question de la ville elle-même", a assuré Emmanuelle Wargon. "Il s'agit bien sûr d'inventer une ville durable, des logements plus durables, des transports collectifs développés, du vélo, de la nature en ville, des circuits alimentaires courts..." Mais aussi de retisser un lien entre la ville, ses lotissements en périphéries (le Puca venant de lancer un travail sur ce sujet), et le milieu rural. "Notre modèle doit arrêter d'artificialiser, tous les dix ans, l'équivalent d'un département", a-t-elle aussi ajouté. Des propos qui font échos à ceux du ministre du Logement, Julien Denormandie, qui a récemment rappelé que la politique du Gouvernement n'était plus d'encourager à la construction de maisons individuelles isolées.
La secrétaire d'État s'est aussi penché plus spécifiquement sur le sujet de la rénovation énergétique, évoquant le souhait des pouvoirs publics de lancer un grand plan de rénovation des bâtiments scolaires - idée soutenue depuis de nombreuses années par le plan bâtiment durable. "Un signe me donne de l'espoir : le fait que de nombreuses innovations commencent à faire masse", a-t-elle remarqué. Listant les appels à projet Ademe, le grand plan d'investissements, la construction bois, des initiatives telles qu'EnergieSprong... "Ces modèles de construction ou de rénovation permettent des gains d'efficacité très importants, et sont réplicables. Vient maintenant la question du financement pour massifier." Point qui, selon elle, fait l'objet d'une réflexion en cours avec la refonte des dispositifs tels que le crédit d'impôt pour la transition énergétique ou les certificats d'économie d'énergie.
La région des Pays-de-la-Loire et le Plan bâtiment durable ont signé une convention de partenariat pour "amplifier la dynamique régionale en faveur du bâtiment durable", lors du salon Cities to be. Les objectifs sont "d'œuvrer en faveur de la massification de la rénovation énergétique dans les territoires, d'anticiper les bâtiments responsables de demain et d'accompagner la transformation de la filière du bâtiment".