MANIFESTATION. Alors que la CGT est jusque là restée en retrait des manifestations des gilets jaunes, sa représentation au sein du cimentier Lafarge a appelé à s'associer au mouvement qui organise de nouvelles actions de protestation ce samedi à travers la France.
Comme l'ont annoncé hier nos confrères du Monde, les cégétistes du cimentier Lafarge, filiale du groupe franco-suisse Lafarge-Holcim veulent entrer dans le mouvement des gilets jaunes, qui prévoit une nouvelle manifestation ce samedi, alors que le gouvernement a multiplié les appels au calme.
Cet appel à manifester est jusque là dissocié de la direction nationale de la CGT qui a pour l'heure, appelé à un rassemblement distinct le 14 décembre prochain, au nom de la hausse du pouvoir d'achat des Français. "Nous pouvons aussi anticiper des manifestations sans divergences philosophiques avec la confédération nationale", a déclaré à Batiactu Sylvain Moreno, délégué syndical central du groupe de ciment.
Points de convergence
Estimant "qu'il est temps et urgent de soutenir" le mouvement des gilets jaunes, Sylvain Moreno énumère "la baisse du pouvoir d'achat, la réduction des pensions de retrait ou encore le système de santé de plus en plus onéreux" parmi les points de convergences entre le mouvement citoyen et la représentation syndicale.
A l'échelle des salariés de la construction, Sylvain Moreno dénonce d'une part "les difficultés grandissantes pour les petits entrepreneurs qui peinent à recruter et pour qui les factures s'allongent", et d'autre part, les salariés de grandes entreprises chez qui "la charge mentale et les risques psychosociaux ne font qu'augmenter".
Un constat que ce salarié du site de Martres-Tolosane (Haute-Garonne) constate chez Lafarge. "La restructuration du groupe a eu un réel impact sur la production comme l'administration. Nous peinons à identifier les postes de travail, et avons de moins en moins d'autonomie pour optimiser l'outil de travail", déplore-t-il.