A l'occasion des Journées de la Géothermie, Batiactu a pu visiter deux installations géothermiques franciliennes : le chantier de forage d'un doublet de faible profondeur (100 m) pour alimenter le futur collège de Torcy et la plus imposante centrale géothermique de Lognes qui alimente le réseau de chaleur grâce à de l'eau chaude pompée à plus de 1.200 m de profondeur. Reportage.
La géothermie repose sur l'exploitation de la chaleur du sous-sol. Plusieurs techniques co-existent et se différencient par la pronfondeur à laquelle de l'eau chaude est pompée et donc, la température à laquelle elle est puisée. Car, si à 100 mètres de profondeur, l'aquifère fournit un eau à 12 ou 13 °C, à plus de 1.000 mètres plus profond dans le sol, il est possible de trouver une eau à 76 °C. D'où des installations aux dimensionnements variés suivant l'utilisation (chauffage, eau chaude sanitaire, électricité) qui en sera faite. Batiactu a visité deux sites en Seinte-et-Marne qui illustrent deux techniques différentes : l'usage direct de la chaleur à Lognes et la très basse énergie à Torcy.
Une centrale géothermique à Lognes
L'installation de Lognes, gérée par Dalkia, a été mise en service au mois de février 2012, sur le site d'une chaufferie construite en 1980. D'une puissance de 11 MW, l'usine géothermique dessert, grâce à un réseau de chaleur, 5.000 équivalents logements (dont des particuliers, des équipements collectifs et du tertiaire à Lognes et Torcy). Elle fournit à la fois chauffage et eau chaude sanitaire grâce à un double forage profond et grâce à l'appoint de la chaufferie à gaz, lorsque la température extérieure descend sous les 5 °C et que les besoins s'élèvent. L'eau chaude est remontée à la surface par une pompe exhaure d'une puissance de 165 kW, située à 250 mètres de profondeur, avec un débit de 285 m3/heure. "Elle passe dans des échangeurs thermiques en titane afin d'éviter les phénomènes de corrosion liés à la présence de sels minéraux dissous", explique Philippe Jamet, responsable du département technique et innovation de Dalkia. L'eau chaude cède donc ses calories au circuit secondaire, de distribution, qui se répartit en 86 sous-stations, elles aussi équipées d'échangeurs de chaleur. L'eau géothermale refroidie (aux alentours de 38-40 °C) est ensuite réinjectée par une nouvelle pompe de 84 kW, installée en surface, chargée de faire le débit du circuit. "La pression, à l'intérieur de ce circuit primaire est de 10 bars afin d'éviter le phénomène de dégazage de l'eau thermale qui risquerait d'endommager les installations", précise l'ingénieur en géothermie.
L'investissement pour Dalkia s'est élevé à environ 15 M€ dont 3 M€ proviennent d'aides comme le Fonds chaleur. La société, qui gère 17 installations de ce type en Île-de-France, a obtenu une concession d'une durée de 20 ans. "L'unité de Lognes permet d'éviter annuellement le rejet de 9.000 tonnes de CO2. Et elle a réduit de 30 % la facture de chauffage des usagers", conclut Philippe Jamet.
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