Autre type d'opération d'exploitation géothermique, celles de très basses énergies. A quelques kilomètres de Lognes, se trouve le site du futur collège de l'Arche Guédon à Torcy, un bâtiment qui sera chauffé par un dispositif de géothermie assisté par une pompe à chaleur. Ici, les profondeurs de forage n'ont rien en commun avec celles de Lognes : "Les deux puits descendront à 100 mètres au maximum dans les calcaires grossiers du Lutétien pour pomper une eau à 12-13 °C", explique-t-on chez Cotrasol, l'entreprise chargée des travaux. Ces derniers consisteront à effectuer un doublet de forages identiques, distants de 100 mètres environ, afin d'éviter un phénomène de "bulle froide" où les eaux réintroduites par le puits d'injection viennent abaisser la température du puits de production. La société développera les forages, procèdera à des essais de pompage par paliers puis de longue durée afin d'établir et confirmer le débit d'exploitation de l'ouvrage, testera le cycle de pompage-injection en boucle pour étudier les possibilités de rejet, et analysera l'eau afin d'évaluer sa compatibilité avec l'usage prévu. "En gros les travaux nécessiteront 15 jours pour les forages et 15 jours de développement, avec traitement à l'air comprimé et traitement chimique, plus les pompages d'essais", précise Cotrasol.
Installation moins lourde
Les forages, d'un coût de l'ordre de 1.000 € du mètre, seront réalisés dans un diamètre de 508 mm, permettant de cimenter les parois sur 50 mm et isoler les couches supérieures, puis d'y glisser une gaine en acier de 406 mm et enfin des tubes et crépines en PVC de 225 mm. La pompe, qui sera installée à 60 mètres de profondeur dans le puits de production, permettra d'obtenir un débit de 45 m3/heure en pointe. Il s'agit donc d'une autre utilisation, moins lourde, de la géothermie, comme il en existe déjà beaucoup en France : à la fin de 2011, une puissance totale de 1.850 MW thermiques était installée.
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L'Île-de-France est l'une des régions françaises et européennes les plus dynamiques dans le domaine de l'énergie géothermique, la récupération de la chaleur du sous-sol. La région qui est un bassin sédimentaire profond (tout comme le bassin aquitain) est une zone privilégiée d'exploitation de cette forme d'énergie renouvelable et pérenne : disponible 24 heures sur 24, elle ne subit aucune variation saisonnière et se trouve être très prévisible grâce aux bonnes connaissances géologiques du territoire. Aussi dénombre-t-on de nombreuses installations géothermiques aux alentours de Paris, dont 36 en géothermie profonde, où les forages atteignent parfois les 1.600 mètres de fonds afin d'aller chercher la "nappe du Dogger". Il s'agit d'une couche géologique de calcaires du jurassique moyen (entre -175 et -161 millions d'années) qui regorge d'eau chaude à plus de 70 °C. En effet, dans les bassins sédimentaires, la température du sol s'élève d'environ 3 °C par 100 mètres de profondeur.