EVOLUTION. L'Ordre des géomètres-experts a organisé son 44e congrès du 26 au 28 juin derniers au Palais des congrès de Bordeaux. Plus de 850 spécialistes se sont retrouvés pour l'occasion et ont adopté quatre motions visant à transformer la profession, en l'aiguillant vers davantage d'efficience.
Après s'être choisi un nouveau slogan, l'Ordre des géomètres-experts a adopté des motions de changement. C'est effectivement lors de leur 44e congrès, du 26 au 28 juin dernier au Palais des congrès de Bordeaux, que les spécialistes se sont réunis et ont ratifié quatre motions visant à transformer leur profession, de manière à la rendre plus efficiente.
Ouverture de la profession et publication des documents
La première motion à avoir été adoptée à une large majorité est la suivante : "Etes-vous favorables à l'ouverture de l'accès au DPLG (Diplôme délivré par le gouvernement) de géomètres-experts fonciers à des titulaires de Masters en droit ?". Ce texte souhaite amorcer une diversification des profils recrutés, comme l'expliquent les co-rapporteurs généraux de ce congrès, Séverine Vernet (vice-présidente du Conseil supérieur de l'Ordre des géomètres-experts) et Vincent Saint-Aubin (1er vice-président) : "Ce vote témoigne de [notre] lucidité à comprendre qu'une évolution de nos textes est nécessaire, non seulement au regard des mutations de notre activité et de son caractère pluridisciplinaire, mais également du maintien de l'attractivité de la profession. C'est par ailleurs une reconnaissance de la capacité des juristes à s'adapter afin d'acquérir les expertises techniques qui leur manquent pour exercer notre profession, et [nous y voyons] le témoignage d'une réelle ouverture d'esprit".
La 2e motion, également ratifiée à une large majorité, portait sur "Etes-vous favorable à la publication des procès-verbaux de bornage ?". Y voyant un renforcement de la garantie offerte aux clients, ainsi qu'une volonté de s'inscrire dans un monde dominé par le partage des données, les géomètres "s'engagent à apporter une sécurité juridique supplémentaire à [leurs clients] en rendant visible et opposable le périmètre de [leur] droit".
Spécialisation en interne et coopération avec des professions voisines
Validée à une majorité relative, la 3e motion posait la question "Etes-vous favorable à la mise en œuvre de spécialisations internes à la profession ?". Un texte qui se fixe pour objectif d'accroître la visibilité des compétences du géomètre-expert par l'application d'une politique spécifique : "Il reviendra au Conseil supérieur d'analyser ce résultat et de mettre en œuvre ce dispositif de spécialisations internes, en répondant aux interrogations exprimées, notamment celles relatives à l'impartialité de la commission qui attribuera ces spécialisations, ou encore à l'absence de mention de spécialités relatives au monopole", soulignent Séverine Vernet et Vincent Saint-Aubin.
Enfin, le 4e et dernier texte s'interroge : "Etes-vous favorable à la mise en œuvre des sociétés pluriprofessionnelles d'exercice entre personnes appartenant à des professions réglementées et organisées en Ordre ?". Adoptée à une large majorité, cette motion ambitionne d'apporter un service global et complet au client, grâce à l'inter-professionnalité : "Ce vote témoigne de la volonté de la profession de répondre toujours mieux à la demande de prestation globale formulée par ses clients". A noter toutefois : cette évolution ne se réalisera qu'en concertation avec les professions réglementées "voisines", exclues de la loi Macron, comme les architectes. Reconnaissant qu'une modification législative sera alors nécessaire, l'Ordre estime que le projet de loi Pacte porté par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire pourrait contenir cette mutation.