Un courrier qui mentionne "une interdiction municipale de travaux sur le domaine de Paris pendant la période électorale", a été envoyé à plusieurs entreprises de travaux publics franciliennes. Une information révélée ce samedi 6 avril dans le journal Le Parisien-Aujourd'hui en France. Détails et réactions.
À l'approche des prochaines élections municipales, la mairie de Paris aurait bien décidé de "bloquer des grands travaux publics", avance Le Parisien-Aujourd'hui en France dans son édition du 6 avril 2013. Le quotidien indique que des entreprises du secteur des travaux publics, ont, en effet, reçu des courriers pour les avertir d'un prochain gel des travaux nécessitant des interventions prolongées sur la voie publique.
Des courriers à l'appui
Des allégations que nous confirme et confie un représentant de la Fédération régionale des travaux publics d'Ile-de-France (FRTP): "Plusieurs entreprises, dont deux à ma connaissance ont reçu ces dernières semaines des courriers les alertant d'un prochain coup d'arrêt des travaux nécessitant des interventions prolongées sur la voie publique."
L'une d'elles nous a ainsi indiqué avoir reçu un courrier du Département maîtrise d'ouvrage des projets de la RATP, daté du 8 mars. Dans cette lettre que Batiactu s'est procuré, il est dit : "Vous avez répondu pour l'affaire citée ci-dessus, et nous vous en remerciant( …) Cependant, nous avons le regret de vous faire part que la RATP ne donne pas suite à cet appel à candidature suite à une interdiction municipale sur le domaine de Paris pendant la période électorale (…) Un nouvel appel à candidature sera lancé courant du troisième trimestre pour des travaux courant du second trimestre 2014." Interrogé, le directeur du service de l'entreprise publique en question n'a pas souhaité confirmer que la mairie de Paris lui avait signalé l'existence d'une "interdiction municipale de travaux sur le domaine de paris pendant la période électorale".
Un sous-entendu "moratoire"
Citée par Le Parisien, CPCU, la compagnie de chauffage urbain, confirme également que tous ses gros travaux "sont bloqués de la fin mars à l'élection". Le groupe déplore cette décision et signale au journal qu'avec "plus de 500 chantiers par an à Paris, cela aura un gros impact sur note activité et sur celle de nos prestataires". Interrogé par Batiactu, la CPCU n'a pas souhaité faire de commentaires à ce sujet.
Toutefois une rencontre a bien eu lieu le 8 mars entre des représentants de la mairie de Paris et des professionnels du secteur des travaux publics, nous signale le représentant de la FRTP. "Même si ce n'est pas un 'moratoire' qui nous a été présenté, nous avons bien compris que l'ensemble des travaux urgents sont maintenus et que l'on nous demande bien de rationaliser des travaux, nous précise-t-il. Et des travaux commandés par la mairie devront être arrêtés dès cet été. En effet, les travaux de voirie, dont la maîtrise d'ouvrage concerne la ville de Paris, devraient aller jusque fin juin 2013 alors que, pour ce qui concerne les concessionnaires comme la RATP, la CPCU, ils seraient visiblement les plus touchés. Ils ne peuvent plus, d'après les rumeurs, lancer de nouveaux chantiers depuis le 31 mars. Les entreprises de TP adhérentes ne sont pas en mesure de le confirmer."
"Cette politique du stop and go n'est plus possible"
Le constat est de toute façon clair : "Il y a six ans, par exemple, nous avons constaté un gel habituel des travaux entre le mois de septembre et février, nous détaille le représentant de la fédération. Et cette année, effectivement, des entreprises nous font remonter que les travaux publics sont stoppés dès le printemps… Cette politique du stop and go n'est plus possible…" La FRTP est en train de chiffrer désormais les conséquences économiques d'une telle décision.
La mairie de Paris conteste
De son côté, un porte-parole de la mairie de Paris nous conteste l'existence d'un tel moratoire et affirme que "beaucoup de travaux vont se poursuivre en 2013", à l'image des grands chantiers, Place de la République, voies sur berges, les Halles. De même que les travaux des concessionnaires. "Toutefois, il est vrai que nous avons repris en main l'organisation des travaux des concessionnaires afin de limiter les nuisances", avoue-t-il.