En Vendée, GDF Suez a inauguré une unité de production de biogaz, la quatrième de France. Le projet, mené par un groupement de 10 agriculteurs, traitera les effluents de quatre exploitations et des déchets organiques provenant de l'industrie agro-alimentaire régionale.
Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture, a fait le déplacement pour inaugurer la première unité de méthanisation de l'Ouest, à Mortagne-sur-Sèvre (Vendée), accompagné par Gérard Mestrallet, le p-dg de GDF Suez. Porté par la société Agribiométhane qui regroupe dix agriculteurs, le projet a été accompagné par l'Ademe et le conseil général de Vendée qui ont apporté 25 % des 3,2 M€ investis. Techniquement, l'unité traitera annuellement 14.900 tonnes de substrat issues des effluents d'élevages (lisiers et fumiers) et 6.050 tonnes de déchets organiques provenant de l'industrie agro-alimentaire (graisses d'abattoirs, déchets de biscuiterie industrielle), collectées par Suez Environnement. La fermentation, en absence d'oxygène, de ces matières organiques conduira à un dégagement de gaz qui sera purifié, odorisé, contrôlé et compté par GrDF, avant d'être injecté sur le réseau de distribution de gaz naturel. La production devrait atteindre 1 million de mètres cubes par an soit de quoi couvrir les besoins en chauffage de 500 foyers (soit 1.500 habitants). Quant au digestat restant, il sera épandu sur des parcelles agricoles.
Vaste plan national de méthanisation
Mercredi, Ségolène Royal, dans sa présentation de la loi de transition énergétique, a souhaité encourager le plan de création de méthaniseurs, grâce à une ligne de financement dédiée de 100 M€ afin de créer 1.500 installations dans le pays avec des capacités d'injection de biogaz. Anticipant le mouvement, GDF Suez s'est individuellement fixé comme objectif de porter à 5 % la part du biométhane dans les réseaux, soit 20 TWh à l'horizon de 2020. L'énergéticien dispose, avec Suez Environnement, d'un partenaire parfaitement complémentaire assurant la collecte des déchets. Le groupe explique : "Les perspectives de développement de la filière sont d'autant plus intéressantes que les usagers sont maintenant prêts à utiliser cette énergie, notamment dans le secteur des transports. C'est le cas de la RATP qui a signé, en mai 2014, un accord avec GDF Suez pour équiper 20 % de sa flotte de bus au biogaz d'ici à 10 ans".
La méthanisation présenterait divers avantages en étant une source d'énergie renouvelable et locale, réduisant les gaz à effet de serre grâce à la fixation du carbone des végétaux en phase de croissance et qui permettrait, in fine, de se passer d'engrais chimiques en leur substituant des engrais organiques. De quoi satisfaire les objectifs environnementaux européens et offrir un débouché à des éleveurs et des agriculteurs.