La gare TGV de Turin se couvre d'une verrière (diaporama)

 

La gare de Porta Susa a été conçue comme un pôle d'échanges permettant aux voyageurs d'accéder aisément aux différents modes de déplacements : trains à grande vitesse, trains régionaux, métro, bus, tramways, voitures et deux roues. En même temps, elle constitue un pôle de services et de commerces urbain intégré dans la continuité de la ville.

 

Constituée d'une longue galerie couverte d'une verrière de 385 mètres de long (la longueur d'un TGV) sur 33 mètres de largeur, la gare est rythmée tous les 100 mètres par des axes transverses situés dans les prolongements des rues du quartier. A ce niveau, des « portes papillons » sont soulevées dans la façade et permettent le passage des piétons sous des auvents. A l'intérieur de la structure, une série de volumes en acier et en verre abritent des services et des commerces. Ils reposent sur un socle en béton de deux niveaux, occupé par les parkings et les locaux techniques. Plus tard l'extrémité sud de la gare sera complétée par une tour de services publics de 160 mètres de hauteur, tandis que l'extrémité nord sera occupée par un parvis en pente douce qui mènera vers la ville historique et l'ancienne gare de Porta Nuova.

 

La référence à la tradition urbaine italienne est palpable : les grandes villes italiennes se sont en effet dotées, au 19e siècle, de galeries couvertes, telles les Gallerie San Federico et Subalpina (Turin), la Galleria Vittorio Emanuele II (Milan) ou la Galleria Umberto I (Naples). De même, on peut voir dans le projet de Porta Susa, une évocation des grandes halles des gares européennes du 19e siècle. Pour autant, la modernité n'est pas oubliée dans ce projet.

 

Une gare HQE
La peau de la verrière, d'une surface de 15.000 m², est entièrement couverte de capteurs photovoltaïques microcristallins verre-verre. Jouant un rôle de pare-soleil, ils devraient permettre d'optimiser le confort en été comme en hiver, et devraient produire 680.000 KWh chaque année. Afin de réaliser des économies d'énergie, l'ensemble du volume de la gare est ventilé de façon naturelle, depuis le volume des quais bénéficiant d'une forte inertie, jusqu'au hall plus ouvert sur l'extérieur. La présence de végétation dense dans les espaces intérieurs permettra d'apporter des ombrages supplémentaires et une sensation de fraîcheur l'été.

 

Pour concevoir cette gare, trait d'union entre la France et l'Italie, l'équipe mandataire de la société AREP, menée par Jean-Marie Duthilleul et Etienne Tricaud, a collaboré avec les architectes transalpins Silvio d'Ascia et Agostino Magnaghi. La société AREP n'en est pas à son coup d'essai : en effet, cette agence d'architecture est une filiale à 100 % de la SNCF - branche Gares & Connexions. On lui doit, entre autres, la construction des gares Montparnasse à Paris, Lille-Europe dans le Nord, Orléans dans le Loiret, des trois gares du TGV Méditerranée (Aix-en-Provence, Avignon et Valence) et des récentes gares du TGV Est (Champagne-Ardennes à Bezannes, Lorraine à Louvigny, Meuse aux Trois-Domaines, Belfort-Montbéliard et Besançon Franche-Comté).

 

L'AREP est une structure qui permet à la SNCF de valoriser son expérience dans les conceptions d'espaces complexes pour le transport des personnes. Le bureau propose des solutions architecturales et d'ingénierie sur l'accueil et la gestion des flux, sur les ambiances et sur le confort des lieux de transit.