POLEMIQUE. L'appel d'élus parisiens à revoir le projet de la Gare du Nord agace jusqu'au plus haut niveau de l'Etat. Le secrétaire d'Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari s'étonne du "rétropédalage" parisien, tandis que la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse se dit opposée à toute révision du projet de modernisation de l'infrastructure.

La SNCF n'est pas la seule surprise de la réaction de la Ville de Paris au projet de rénovation de la Gare du Nord. Après la publication dans le Monde, le 1er octobre 2019, d'un appel à "revoir" le projet, ses signataires, l'adjoint à l'urbanisme Jean-Louis Missika et la maire du 10e arrondissement, provoquent l'étonnement, voire l'agacement de la Région et du gouvernement.

 

Le surlendemain de la publication de la tribune, le secrétaire d'Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari s'est dit surpris du "rétropédalage" de la municipalité parisienne, dans un message à l'AFP. A cinq mois des élections municipales, et alors que le patron de la SNCF Guillaume Pepy dénonçait un "revirement", le membre du gouvernement regrette "un jeu politique". Dans leur tribune, Jean-Louis Missika et Alexandra Cordebard appelaient à revenir sur la superficie "trop généreuse" accordée aux espaces commerciaux, quitte à envisager une refonte du projet avec un financement intégralement public.

 

"Pas question de bloquer la rénovation de la Gare du Nord", rétorque de son côté la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse dans une interview au Monde ce vendredi. "La situation de la gare du Nord est indigne de Paris et de la région", s'exaspère celle qui préside Ile-de-France Mobilités, en rejetant toute possibilité d'investissement public. "Je ne suis pas prête à augmenter le passe Navigo ou à créer des taxes pour satisfaire des considérations de campagne électorale à Paris", affirme-t-elle.

 

Au cours des différentes réunions de négociations sur le projet de modernisation porté par Ceetrus, filiale d'Auchan, le syndicat de transports francilien avait pourtant émis ses craintes sur la question de l'intermodalité, avec des espaces encore trop restreints pour les bus et les vélos. "Le projet peut encore être amélioré, j'ai demandé des garanties", assure la présidente Pécresse.

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