DIAPORAMA. Vieillissant et obsolète, le parc des expositions de Porte de Versailles à Paris, qui accueille des congrès et des salons, avait besoin d'un rafraîchissement. Et l'exploitant Viparis a décidé de voir les choses en grand en revitalisant l'ensemble du site. Au programme : création de places, d'espaces verts et surtout de quatre nouveaux pavillons signés par des pointures de l'architecture française. Découverte.

"Nous voulons créer un lieu de rencontre pour les exposants, les riverains et les visiteurs", c'est donc le portrait d'un lieu ouvert et communiquant que le directeur de Viparis dresse pour le futur site de Paris expo Porte de Versailles qui verra le jour d'ici à 2024. Et pour réussir ce tour de force, ce sont pas de moins de 500 millions d'euros d'investissements et dix années de chantier qui sont programmés.

 

Car il faut le souligner, le site actuel manque cruellement de lisibilité, d'organisation et surtout de fraîcheur. C'est donc pour remédier à ces défauts que l'exploitant Viparis* a demandé à ses différents publics de participer à une consultation afin de peaufiner un lieu répondant le plus possible à leurs attentes. "Chacun a fait sa liste 'à la Prévert' et on s'en est inspiré pour écrire le brief", explique Renaud Hamaide, directeur général de Viparis.

 

Verdissement des espaces
Résultat : l'endroit sera entièrement remodelé et repensé dans un esprit se rapprochant de celui des expositions universelles. Et ce nouvel aménagement, décloisonné et ouvert à tous, se verra dès l'entrée avec la création d'une place d'accueil de 7.000 m2 surplombée d'un anneau aérien géant de 50 mètres de diamètre en inox poly miroir. Mais ce parc nouvelle génération sera surtout marqué par son verdissement, soit 25.000 m2 de parc paysager, 52.000 m2 de toitures végétalisées. Ce sont cinq jardins biotopes qui se logeront le long des allées piétonnes : parc suspendu, éphémère, pédagogique etc, ainsi qu'une petite ceinture de 1,7 km laissant libre court à une balade verte.

 

Des pavillons griffés
Outre l'environnement, certains bâtiments, appelés désormais pavillons, seront entièrement revus. Exit les 8 halls et place à 7 pavillons dont les nouveaux seront conçus par cinq pointures de l'architecture ! "On ne voulait pas de continuité comme c'est souvent le cas avec un alignement sur l'architecture du bâtiment le plus ancien. Ici, chaque réalisation aura sa propre identité avec son effet "waouh !" Les seuls points communs s'organiseront autour de la cohérence de circulation, l'interconnectivité et la modularité", souligne Renaud Hamaide. Le pavillon 1, œuvre de l'architecte Dominique Perrault, se déclinera sous la forme d'une voile dorée et restera le plus grand espace de plain-pied du parc ; les pavillons 2 et 3 seront conçus par Christian de Portzamparc et se rapprocheront de l'art cinétique ; les pavillons 4 et 5 sont préservés ; de son côté, Jean Nouvel, qui est aux commandes du pavillon 6, présente une construction élancée avec des flux multicolores relatant l'actualité du pavillon grâce à des effets électroniques ; et enfin, le pavillon 7 sera rénové par Valode et Pistre et accueillera un centre de congrès de 5.000 personnes en son sommet : "Ce sera le plus haut centre d'Europe. Il bénéficiera d'une vue magnifique sur Paris et plus particulièrement sur la tour Eiffel", glisse Denis Valode. Et bien sûr, l'ensemble se veut performant et prévoit une réduction de 30% des consommations d'énergie d'ici à 2020 (NDLR : conformément au plan climat de Paris), notamment grâce au 9.400 m2 de panneaux photovoltaïques et 33 cheminées solaires et puits géothermiques.

 

La tour Triangle en marge
Enfin, si le projet est bel et bien sur les rails, reste une interrogation, et pas des moindres : celle de la construction de la tour triangle des architectes Herzog et de Meuron, implantée au cœur du site. Ce programme, en dehors du projet de restructuration du parc des expos, est néanmoins attaché à celui-ci de par sa proximité. Actuellement visé par plusieurs recours d'associations, le gratte-ciel est donc en attente de son permis de construire qui sera déposé "dans un à deux mois", a indiqué Renaud Hamaide. Nul doute que chacune des parties devraient regarder l'avancement des projets de près dans les mois à venir, d'autant que Viparis est l'opérateur de l'immeuble.

 

* La société Viparis (détenue à 50/50 par la Chambre de commerce et d'industrie de Paris Ile-de-France et la société foncière Unibail-Rodamco).

 

Les chiffres clés du projet
Investissement : 497 millions d'euros
Quatre architectes : Dominique Perrault, Jean Nouvel, Valode et Pistre et Christian de Portzamparc
7 pavillons pour 216.000 m2 de surface d'exposition

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