Le cimentier suisse Holcim entend remettre en cause les termes de la fusion avec l'entreprise française Lafarge. Deux facteurs sont dans le viseur : le principe de la parité des actions et la composition de la gouvernance du futur groupe.
Le groupe français Lafarge et son concurrent suisse Holcim ont annoncé leur volonté de fusionné afin de créer un géant du béton au printemps 2014.
Néanmoins cette opération s'annonce plus compliquée qu'initialement prévue. En effet, Holcim a décidé de remettre en cause les termes de la fusion et notamment le principe d'égalité. Ainsi, le groupe suisse a écrit une lettre à son concurrent français lui soulignant de "ne pas vouloir poursuivre l'exécution du Combination Agreement selon les termes approuvés par les conseils d'administration de Lafarge et Holcim et conclus le 7 juillet 2014". Ce sont donc plusieurs principes qui sont dans balance : la parité des actions et la composition de la gouvernance du futur groupe. Concrètement, Holcim espère absorber son concurrent français.
A la suite de cette annonce, le conseil d'administration de Lafarge s'est dit "prêt à explorer la possibilité d'une révision de la parité en ligne avec les conditions de marchés récentes" mais en prévenant "qu'il n'accepterait aucune autre modification des accords actuels". C'est-à-dire que le cimentier français ne veut pas d'une révision de la composition du conseil d'administration du futur groupe, qui devrait compter 7 membres de Lafarge et 7 d'Holcim.
De son côté, le gouvernement a souligné lundi être "vigilant" et "attentif" à ce que l'ancrage français du cimentier Lafarge soit préservé, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.
Pour rappel, pour être validée, la fusion doit être approuvée par les deux tiers des actionnaires de chacun des deux groupes lors d'assemblées générales qui devaient être convoquées d'ici à la fin du premier semestre.
Le projet du groupe français et son concurrent suisse est de fusionner pour créer un grand groupe de béton de 32 milliards d'euros de chiffre d'affaires (avant cessions) et 130.000 salariés, dans 90 pays.