Une attaque ressentie personnellement : blessée, la starchitecte a décidé de poursuivre en diffamation la revue New York Review of Books et son rédacteur Martin Filler. Selon elle, ils seraient allés trop loin en critiquant les conditions de travail des ouvriers sur ses chantiers au Moyen-Orient. Explications.
Piquée au vif ! La starchitecte Zaha Hadid n'est pas contente... Elle vient de lancer une procédure devant la Cour suprême de l'État de New York à l'encontre du New York Review of Books et son critique d'architecture Martin Filler, à propos d'un article rédigé sur le livre "Why We Build : Power and Desire in Architecture" (NDLR : "Pourquoi nous construisons : puissance et désir dans Architecture")du journaliste britannique Rowan Moore. L'objet de son courroux ? La dénonciation des conditions de travail des ouvriers sur ses chantiers au Moyen-Orient et, plus particulièrement, sur le futur stade de la coupe du monde au Qatar en 2022.
Selon un représentant légal de l'architecte, elle a du mal à accepter les critiques de l'article qui n'est en rien celle du livre : "C'était une attaque personnelle déguisée à travers le livre. Cela expose Zaha Hadid à la raillerie publique et au mépris, lésant sa notoriété et son nom", a-t-il précisé à l'agence Reuters. Dans la revue, Martin Filler raconte que Zaha Hadid "a nié sa responsabilité, ne se préoccupant pas des milliers d'ouvriers qui ont péri" sur le chantier du stade, notamment lorsqu'elle s'était exprimée à ce sujet affirmant qu'aucun ouvrier était mort.
Réplique de l'architecte : ses mots sont sortis de leur contexte, prononcés avant le début du chantier, et ajoutant qu'aucun ouvrier n'était mort depuis.
Résultat : Zaha Hadid qui craint un discrédit sur sa personne et sa carrière, réclame des dommages et intérêts, le retrait de la revue et souhaite bloquer toute nouvelle publication de celle-ci.
Rebondissement ! Martin Filler vient de déclarer qu'il avait fait un erreur en citant le nom de Zaha Hadid et notamment en déclarant dans son article qu'elle manquait de considération en vers les ouvriers qui travaillent sur son stade au Qatar. Il a reconnu ses torts puisque les travaux de cette ouvrage n'ont pas encore démarré. Reste à savoir si l'architecte acceptera ses excuses...