Considéré comme l'un des plus grands architectes japonais contemporains, Fumihiko Maki expose quelques uns de ses projets, d'une rare urbanité, à la Maison de la Culture du Japon, à Paris, jusqu'au 6 avril.
Cette exposition se concentre sur l'ensemble d'appartements et de commerces de Hillside Terrace (Tokyo) et sur plusieurs oeuvres récentes qui reflètent ces intérêts. Les parvis y sont accueillants, tout en rondeurs dans les angles, les masses du bâti fragmentées, séparées de courettes, patios et autant de plantations arborées qui permettent à l'esprit et aux jambes de vagabonder.
Cet ensemble de constructions, d'intérêt internationalement reconnu, a reçu notamment, en 1993, the Prince of Wales Urban Design Prize, seul prix international dans le domaine de l'urbanisme et architecture.
Autre particularité, les projets présentés comme Hillside Terrace, Hillside West ainsi que l'Ambassade Royale de Danemark sont le fruit d'une collaboration entre architecte et client pendant les dernières trent-cinq années... une situation rarissime dans le monde architectural.
Parmi les neuf projets présentés -accompagnées d'un film-, figurent également en maquettes, dessins ou esquisses, le Kirishima International Concert Hall de Kagoshima (1994), l'église du Christ de Tokyo (1995), ou le crématorium Kaz-no-oka à Oita (1997).
Loin des "gestes" architecturaux, des tours agressives et solitaires et du seul aspect fonctionnel des formes, l'architecture de ce lauréat du Pritzker, ménage des espaces qui prolongent l'habitat.
Né en 1928 à Tokyo, Fumihiko Maki, se réfère souvent aux folles parties de cache-cache des enfants et aux "lieux de refuge et de perspective" qui leur permettent de voir sans être vus. Et de citer le géographe Jay Appleton, pour qui l'espace joue un rôle important dans le comportement offensif et défensif des animaux.
Or, rappelle Maki, les formes et les espaces du monde de la nature, "longtemps en sommeil dans notre subconscient, ont encore aujourd'hui le pouvoir de susciter nos émotions (...) les joies et les craintes des enfants sont universelles et transcendent".
De chemins de circulation en boucle en places abritées offrant un but à atteindre, en passant par la notion de l'"Oku", ces strates spatiales qui dissimulent mais ne cachent pas entièrement, Maki se fait le plus grand pourfendeur de l'architecture tout-écran -totalement opaque ou totalement transparente- qui se multiplie dans les villes.
La part du rêve revient en puissance dans son "pavillon flottant", en forme de double spirale couverte d'une toile en polyester blanche, créé en 1996 pour la ville hollandaise de Groninge pour héberger spectacles et manifestations.
Inspiré par l'idée de radeau, ce caisson en béton de 25m sur 6m flotte sur l'eau mais aussi dans l'air avec sa superstructure en acier léger épousant la forme d'une voilure qui évoque jonques ou sampans.
J-P D.
Maison de la Culture du Japon
101 bis, quai Branly, Paris 15ème
Du mardi au samedi de 12h à 19h, nocturne le jeudi jusqu'à 20h
Un des grands maîtres japonais de l'architecture
Fumihiko Maki est né à Tokyo en 1928. Il étudie l'architecture à l'Université de Tokyo dont il est diplômé en 1952. Il poursuit sa formation aux Etats-Unis, passant son Master en architecture à la Cranbrook Academy of Art (1953) et à l'Université de Harvard (1954).
Il reste ensuite jusqu'en 1965 aux Etats-Unis où il travaille notamment pour Skidmore, Owings et Merrill ainsi que pour Sert Jackson and Associates.
En 1965, il retourne à Tokyo et fonde sa propre agence, Maki and Associates. Parallèlement, il enseigne de 1979 à 1989 à l'Université de Tokyo et publie plusieurs ouvrages.
Lauréat du prix Pritzker en 1993, Maki a également reçu la même année la médaille d'or de l'Union Internationale des Architectes.
Principales réalisations : Hillside Terrace, Tokyo (1969 - ) ; gymnase municipal de Fujisawa, Kanagawa (1984) ; Spiral Building, Tokyo (1985) ; musée national d'art moderne, Kyôto (1986) ; Tepia Building, Tokyo (1989) ; le gymnase métropolitain de Tôkyô (1990) ; Center for the Arts Yerba Buena Gardens, San Francisco (1993) ; concert hall de Kirishima, Kagoshima (1994) ; Eglise du Christ, Tokyo (1996) ; Centre de congrès de Makuhari Messe, Chiba (1997).
Cet ensemble de constructions, d'intérêt internationalement reconnu, a reçu notamment, en 1993, the Prince of Wales Urban Design Prize, seul prix international dans le domaine de l'urbanisme et architecture.
Autre particularité, les projets présentés comme Hillside Terrace, Hillside West ainsi que l'Ambassade Royale de Danemark sont le fruit d'une collaboration entre architecte et client pendant les dernières trent-cinq années... une situation rarissime dans le monde architectural.
Parmi les neuf projets présentés -accompagnées d'un film-, figurent également en maquettes, dessins ou esquisses, le Kirishima International Concert Hall de Kagoshima (1994), l'église du Christ de Tokyo (1995), ou le crématorium Kaz-no-oka à Oita (1997).
Loin des "gestes" architecturaux, des tours agressives et solitaires et du seul aspect fonctionnel des formes, l'architecture de ce lauréat du Pritzker, ménage des espaces qui prolongent l'habitat.
Né en 1928 à Tokyo, Fumihiko Maki, se réfère souvent aux folles parties de cache-cache des enfants et aux "lieux de refuge et de perspective" qui leur permettent de voir sans être vus. Et de citer le géographe Jay Appleton, pour qui l'espace joue un rôle important dans le comportement offensif et défensif des animaux.
Or, rappelle Maki, les formes et les espaces du monde de la nature, "longtemps en sommeil dans notre subconscient, ont encore aujourd'hui le pouvoir de susciter nos émotions (...) les joies et les craintes des enfants sont universelles et transcendent".
De chemins de circulation en boucle en places abritées offrant un but à atteindre, en passant par la notion de l'"Oku", ces strates spatiales qui dissimulent mais ne cachent pas entièrement, Maki se fait le plus grand pourfendeur de l'architecture tout-écran -totalement opaque ou totalement transparente- qui se multiplie dans les villes.
La part du rêve revient en puissance dans son "pavillon flottant", en forme de double spirale couverte d'une toile en polyester blanche, créé en 1996 pour la ville hollandaise de Groninge pour héberger spectacles et manifestations.
Inspiré par l'idée de radeau, ce caisson en béton de 25m sur 6m flotte sur l'eau mais aussi dans l'air avec sa superstructure en acier léger épousant la forme d'une voilure qui évoque jonques ou sampans.
J-P D.
Maison de la Culture du Japon
101 bis, quai Branly, Paris 15ème
Du mardi au samedi de 12h à 19h, nocturne le jeudi jusqu'à 20h
Un des grands maîtres japonais de l'architecture
Fumihiko Maki est né à Tokyo en 1928. Il étudie l'architecture à l'Université de Tokyo dont il est diplômé en 1952. Il poursuit sa formation aux Etats-Unis, passant son Master en architecture à la Cranbrook Academy of Art (1953) et à l'Université de Harvard (1954).
Il reste ensuite jusqu'en 1965 aux Etats-Unis où il travaille notamment pour Skidmore, Owings et Merrill ainsi que pour Sert Jackson and Associates.
En 1965, il retourne à Tokyo et fonde sa propre agence, Maki and Associates. Parallèlement, il enseigne de 1979 à 1989 à l'Université de Tokyo et publie plusieurs ouvrages.
Lauréat du prix Pritzker en 1993, Maki a également reçu la même année la médaille d'or de l'Union Internationale des Architectes.
Principales réalisations : Hillside Terrace, Tokyo (1969 - ) ; gymnase municipal de Fujisawa, Kanagawa (1984) ; Spiral Building, Tokyo (1985) ; musée national d'art moderne, Kyôto (1986) ; Tepia Building, Tokyo (1989) ; le gymnase métropolitain de Tôkyô (1990) ; Center for the Arts Yerba Buena Gardens, San Francisco (1993) ; concert hall de Kirishima, Kagoshima (1994) ; Eglise du Christ, Tokyo (1996) ; Centre de congrès de Makuhari Messe, Chiba (1997).