ARNAQUES. Les méthodes employées par certains réseaux d'éco-délinquance dans le secteur de la rénovation énergétique s'apparentent à celles de la "criminalité organisée", a assuré un responsable de la gendarmerie lors d'un récent webinaire ministériel sur le sujet.
La rénovation énergétique constitue, pour la gendarmerie nationale, un "nouveau chantier de la criminalité organisée". L'expression a été remarquée par de nombreux acteurs de la filière de la rénovation énergétique. Elle a été avancée le 9 décembre dernier, lors d'un webinaire organisé par la coordination interministérielle du plan de rénovation énergétique des bâtiments, par Morgan Denieul, analyste en délinquance financière à la gendarmerie nationale. Il est revenu en détail sur les différents types d'éco-délinquants qui profitent des systèmes d'aides (certificats d'économie d'énergie, MaPrimeRénov') pour s'enrichir rapidement, en réalisant des travaux totalement inefficaces voire dangereux.
Abuser en priorité des personnes âgées
Tout d'abord, l'expert est revenu sur ce qu'il qualifie de "délinquance de proximité". Elle prend la forme de sociétés locales, parfois itinérantes, venant abuser en priorité de personnes âgées, ou diminuées physiquement ou mentalement, afin d'obtenir de nouveaux chantiers à coup de "manœuvres trompeuses". Dans le cas où la victime ne peut pas ou plus payer, elle se voit proposer des crédits à la consommation qui l'endettent lourdement, dans une logique d'abus de faiblesse. "Les préjudices peuvent se chiffrer à des centaines de milliers d'euros", assure Morgan Denieul. Les proches des victimes découvrent malheureusement trop tard que leurs aînés ont été ainsi abusés.
Des fonds "d'origine occulte, s'inscrivant dans une logique de blanchiment d'argent"
Mais une autre forme de criminalité, organisée, transnationale, disposant de "ressources financières très importantes", s'intéresse aussi de près au marché de la rénovation énergétique français. "Le schéma est de type pyramidal, avec en haut des sociétés-mères, possédant le label 'reconnu garant de l'environnement' (RGE)", s'appuyant sur des fonds "d'origine occulte, s'inscrivant dans une logique de blanchiment d'argent", comme le détaille l'analyste.
Il vous reste 61% à découvrir.
Ce contenu est réservé aux abonnés
Déja abonné ? Se connecter
Abonnez-vous maintenant pour le lire dans son intégralité
Et bénéficiez aussi :
Et bénéficiez aussi :
D’un accès illimité à tous les articles de Batiactu
D’une lecture sans publicité
De toutes les interviews et analyses exclusives de la rédaction