Le président de la République a annoncé la création d'une agence nationale de développement économique sur les territoires ainsi que le renforcement des sanctions pour les communes ne respectant pas la loi sur la construction de logements sociaux. Deux mesures destinées à renforcer la mixité sociale.

Lors de sa cinquième conférence de presse présidentielle, François Hollande a souhaité mettre l'accent sur le renforcement du tissu social. Il a notamment annoncé la création d'une nouvelle agence nationale, complémentaire de l'Anru - tournée vers la rénovation urbaine - mais qui sera chargée du développement des territoires. "Cette agence sera mise en place le plus rapidement possible, les fonds existent, pas besoin d'en rajouter", a déclaré le président de la République. Ce dernier a souhaité que la Banque publique d'investissement et la Caisse des dépôts participent avec tous leurs moyens. "Il y a plein de dispositifs qui existent, les gouvernements sont toujours d'une grande richesse pour les inventer", a estimé François Hollande qui espère clarifier la situation au moyen de cette nouvelle entité.

Sanctionner davantage les élus

En mars, un comité interministériel sera consacré au renforcement de la mixité sociale et aura un grand objectif : "La répartition de la population, pour que les logements sociaux soient créés là ils sont nécessaires, mais pas seulement là où ils sont déjà présents", a précisé le président qui a promis que la loi sur la construction de ces logements serait "strictement appliquée". François Hollande a évoqué la possibilité d'un renforcement des sanctions à l'encontre des élus ne respectant pas les quotas imposés. "Nous devons faire en sorte que la loi SRU soit strictement appliquée, que des communes ne puissent pas s'en dégager (…), le pouvoir des préfets sera lui-même conforté pour prendre des décisions en matière de construction dans ces villes-là", a-t-il notamment déclaré. Le gouvernement a relevé, en 2014, le taux obligatoire de logements sociaux de 20 à 25 % dans les communes de plus de 3.500 habitants et multiplié par cinq les pénalités prévues. Reprenant l'idée d'intercommunalité en matière de logement social, le président de la République a expliqué qu'elle constituait "un atout pour réussir la mixité".

Diminuer le nombre de bailleurs sociaux

"Les bailleurs sociaux seront mis devant leurs responsabilités. Trop de bailleurs sociaux s'arrangent pour que ce soit toujours dans les mêmes endroits qu'on mette les populations les plus difficiles", a également dénoncé François Hollande. "Il y a d'ailleurs trop de bailleurs sociaux. Il faudrait qu'on fasse un travail de simplification, de réduction", a-t-il ajouté. "Enfin, il convient qu'il y ait plus de logements qui soient créés partout en France, c'est le grand enjeu", a affirmé le président. A la fin du mois de janvier 2015, le ministre de la Ville avait notamment évoqué une saisie des terrains disponibles dans les communes ne respectant pas les quotas.

 

"Malgré tous les efforts engagés, et ils ont été importants depuis 30 ans, il y a encore trop d'échecs : concentration des populations et des pauvres sur les mêmes lieux, inégalités massives, chômage trop élevé, discriminations insupportables", a reconnu le président, tout en saluant le travail des élus et des ministres dévoués "quelle que soit leur sensibilité". François Hollande a conclu : "Il y eu des villes qui ont changé, des quartiers qui ont évolué et qu'est-ce qui s'est produit ? Ce sont toujours les mêmes populations qui se retrouvent au même endroit". Le défi sera-t-il finalement relevé ?

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