François Fillon a annoncé mardi un plan pluriannuel et une enveloppe de 250 millions d’euros pour amorcer la résolution du problème des sans-abri et des mal-logés. Si certaines mesures, telle la création d’un préfet chargé de coordonner les actions sur le terrain, ont été accueillies de manière positive, les associations se sont déclarées déçues du faible montant alloué par le Premier ministre. Détails.

«Les politiques ne peuvent plus alimenter la précarité» a affirmé François Fillon en présentant mardi une enveloppe de 250 millions d’euros et un plan pluriannuel pour l’hébergement et la prise en charge des sans-abri et des mal-logés. Le Premier ministre, en présence de la ministre du Logement Christine Boutin et du haut commissaire aux solidarités actives Martin Hirsch, a annoncé son plan devant les représentants de 27 associations, parmi lesquelles figurent celles qui lui avaient remis leurs propositions début janvier.

Selon François Fillon, le plan pluriannuel comportera notamment la nomination d’un préfet qui coordonnera sur le terrain les actions de lutte contre le problème des sans-abri. Le chapitre concernant la «prévention des expulsions locatives» émet l’idée que toute expulsion sera impossible «tant qu’une solution de relogement digne» n’aura pas été trouvée. Dans le même temps, le Premier ministre évoque un «système d’assurance pour mieux garantir les bailleurs conter les risques locatifs» et avance vouloir «résorber» l’habitat insalubre dans les quatre ans.

Application de la loi SRU
Autre objectif, celui de construire 20.000 logements à loyers accessibles sur les 60.000 prévus d’ici 2010, et 9.000 nouvelles places de maisons relais. Et dans les villes de plus de 3.500 habitants n’appliquant pas l’obligation de construire au moins 20% de logements sociaux de la loi SRU «les nouveaux programmes de construction devront comprendre au moins 30% de logements sociaux, excepté dans les quartiers ayant déjà atteint 40% de logements sociaux». Le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert, a estimé qu’il était plus urgent de pénaliser les municipalités refusant d’appliquer les textes sur la loi SRU.

Une enveloppe jugée trop faible
L’enveloppe annoncée pour mener à bien ce plan est de 250 millions d’euros, soit «une augmentation de 25% des crédits», a fait remarquer François Fillon. Les associations se sont dites déçues par ce chiffre, elles qui avaient estimé les besoins entre 1,5 et 1,7 milliards d’euros pour améliorer la situation des 200.000 sans-abri et des trois millions de mal-logés. «On réclame deux milliards et on sort avec 250 millions d’euros. C’est ça la solution du gouvernement ?» s’est exclamé Augustin Legrand, porte-parole des Enfants de Don Quichotte. «Nous allons continuer à négocier. Pour l’instant, ça reste des mots», a dit Nicole Maestracci, présidente de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars). Les associations d’aide aux mal-logés et aux sans-abris devaient se réunir mardi après-midi pour décider des suites à donner à ces annonces.

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