La ministre de l'Ecologie souhaite faire de la France un pays leader dans le domaine des énergies marines. Le développement d'une filière industrielle compétitive pourrait générer de nombreux emplois. Delphine Batho a donc présenté des mesures concrètes dont un appel à manifestation d'intérêt pour le développement de technologies et démonstrateurs, et un travail d'identification des zones propices pour l'hydrolien.
Delphine Batho a affirmé, lors d'un déplacement à Cherbourg dans la Manche, que la France avait "le potentiel pour devenir leader mondial" du secteur des énergies renouvelables marines. "Nous sommes la deuxième puissance maritime mondiale et nous avons le deuxième gisement d'Europe d'énergies marines", a martelé la ministre. Car en effet, la Zone économique exclusive française, qui s'étend jusqu'à 200 milles marins des côtes (soit 370 km), est bien la 2e en superficie mondiale, avec plus de 11 millions de km², grâce aux nombreux territoires d'outre-mer disséminés sur quatre océans. Et le pays dispose également d'entreprises et de capacités de R&D adéquates afin de mettre sur pied une filière industrielle compétitive. Dans le cadre de la transition énergétique, le recours à des sources renouvelables apparaît également comme une opportunité à saisir. D'autant que le développement du secteur permettrait de créer des milliers d'emplois. Une étude sur ce potentiel a été confiée aux CGEDD (Conseil général de l'environnement et du développement durable) et CGEIET (Conseil général de l'économie, de l'industrie et des technologies) et ses résultats seront rendus le 15 mars prochain.
Deux premières mesures prospectives
Afin de soutenir les efforts industriels liés au développement des nouvelles technologies, deux mesures concrètes ont été annoncées. Tout d'abord le lancement d'un appel à manifestation d'intérêt pour ces énergies marines, qui doit permettre la conception et la fabrication de démonstrateurs de recherche pour les énergies hydrolienne, houlomotrice, éolienne flottante et thermique (voir l'encadré). D'autre part, le début d'un travail de planification et de concertation avec les préfets maritimes (Atlantique à Brest, Méditerranée à Toulon et Manche-Mer du Nord à Cherbourg) afin d'identifier des zones propices à l'implantation de moyens de production hydrolien pilotes. Le dispositif sera complété d'un texte sur le prix de rachat de l'électricité qui y sera produite. Chaque ferme comprendra environ cinq turbines sous-marines dont "la technologie est mature, mais il faut mener des tests de maintenance, de raccordement, avant un déploiement industriel" explique la ministre, comme le montrent les retards du projet ArcOuest d'EDF. GDF-Suez et Alstom se sont également déjà lancés dans ces technologies dont le développement pourrait créer 10.000 emplois, dans l'hydrolien seul.
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